Rodrigues, une île qui a du coeur

 

A l’ombre de l’île Maurice, la Cendrillon des Mascareignes dévoile ses beautés naturelles et offre son cœur à tous ses visiteurs. Une perle de l’Océan Indien à découvrir sans plus tarder !

 

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Tout commence par un voyage à l’île Maurice. Comme escale, on connaît pire. En effet, pour accéder à Rodrigues, il faut d’abord se poser sur l’ancienne Isle de France, ce paradis tropical ayant servi de cadre à l’idylle de Paul et Virginie. Ce serait dommage de ne pas y passer quelques jours, histoire de se reposer du voyage (11 h de vol), et de profiter des hôtels qui se répartissent sur les plages de l’île, toutes plus belles les unes que les autres. A Maurice, même s’il existe des excursions permettant de découvrir l’intérieur montagneux de l’île, vous serez irrésistiblement aimantés par ce lagon si beau, si chaud, si clair… qu’on resterait toute la journée dans ses eaux vert émeraude. Les clubs nautiques des hôtels ont l’équipement permettant d’évoluer sur ce lagon : kayak, planche à voile, petits voiliers, ski nautique, scooter des mers… Si vous faites la mini-croisière qui mène en catamaran à l’île aux Cerfs, vous pourrez même faire du parachute ascensionnel, et voir du ciel cette langue de sable paradisiaque qui cache un golf derrière ses filaos.

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Rodrigues, as-tu du cœur ?

Si vous avez aimé Maurice, vous adorerez Rodrigues. C’est l’une des dépendances de la République mauricienne, située à 650 km au nord-est de l’île Maurice. Au bout d’1 h 30 d’avion, regardez par les hublots : il ne s’agirait pas de manquer la vue spectaculaire de cette petite île volcanique sertie dans le plus grand lagon fermé du monde. C’est une sorte de piscine géante qui fait deux fois la superficie de l’île (200 km²), et sa faible profondeur lui confère d’extraordinaires teintes émeraude ou turquoise, contrastant avec le bleu marine plus intense de l’Océan Indien. La Nature a un talent de peintre coloriste inégalé… Rodrigues, c’est Maurice il y a trente ans. C’est-à-dire un petit paradis sous les tropiques, où le touriste est encore rare. Tout est authentique, couleur locale, et les voyageurs ne sont pas considérés comme de potentielles sources de devises… C’est peu de dire que l’accueil est chaleureux dans les petites pensions de famille ou les chambres d’hôtes du centre de l’île. Les gens vous reçoivent comme des amis chers, et se plieraient en quatre pour vous être agréable. Idem dans les hôtels : c’est service VIP pour tout le monde ! Est-ce pour le bon cœur des Rodriguais, presque tous catholiques, que Jean-Paul II est venu dire une messe en 1989, sur cette petite île perdue dans l’Océan Indien ?

 

Une destination pimentée qui a le vent en poulpe  

Il faut donc aller à la rencontre de la population (à peine 40 000 insulaires), en se promenant dans l’intérieur de l’île, à pieds, en voiture (attention, on roule à gauche, du fait du passé colonial anglais de Maurice), ou en autobus. Tout le monde parle français, et le Rodriguais, naturellement affable et curieux, n’hésite pas à aller vers le voyageur, pour savoir d’où il vient, et s’il a besoin d’aide. En premier lieu, vous visiterez la capitale Port-Mathurin, un port animé le matin par son petit marché, mais qui s’endort dès les heures chaudes de la journée, pour se réveiller un peu le soir, à la sortie des bureaux. Avec ses vieilles échoppes en bois, ses commerces bariolés de couleurs vives, et ses maisons coloniales, ce port distille le charme particulier aux îles créoles, un mélange de simplicité, de vitalité et de nostalgie. « Il y a ici une impression de lenteur, d’éloignement, d’étrangeté au monde des hommes ordinaires qui fait penser à l’éternité, à l’infini » écrit Jean-Marie Le Clézio dans Le Voyage à Rodrigues. D’ailleurs, un dicton local dit qu’à Rodrigues, « on y va doucement le matin, pas trop vite l’après-midi, et tranquillement le soir » ! Ce qui n’empêche pas le commerce et l’artisanat. A certains coins de rue, des femmes installent de petits stands sur lesquels elles vendent l’une des spécialités de l’île : le piment. Ou plutôt les piments : piments verts, rouges, entiers, en purée, au limon (citron vert), au coco, à la mangue, aux ourites… Les ourites (prononcez zourites), ce sont des poulpes, qui pullulent dans le lagon. A marée basse, on peut les pêcher à pieds, ce qui en fait une activité réservée aux femmes, les hommes préférant pêcher en pirogue. Avec leur grand chapeau en paille vissé sur la tête, les piqueuses passent des heures à arpenter le plateau corallien à la recherche de ce délicieux mollusque céphalopode, qui est consommé de moultes manières : frais, séché ou boucané, en salade, en curry ou en civet… Vous y goûterez forcément dans l’un des petits restaurants ou tables d’hôtes de l’île. N’hésitez pas à vous renseigner sur les fêtes en cours ou à venir, auxquelles vous serez toujours les bienvenus. Ici, tout le monde chante, joue d’un instrument ou danse, et l’on dénombre dans ce petit bout d’île une quarantaine de groupes folkloriques, qui se produisent dans les hôtels, les discothèques ou les kermesses. C’est l’occasion de voir danser le séga, mais aussi le quadrille, laval (la valse) ou le kotis (scottish), en écoutant de vieilles romances françaises accompagnées à l’accordéon diatonique. En effet, l’accordéon règne en maître à Rodrigues, depuis que des colons bretons y ont apporté au XIXe siècle instruments, chansons et mélodies !

 

Des plages de rêve intactes

Composées de fines poussières de corail, les plages de Rodrigues forment un éblouissant tapis blanc immaculé, ourlé de l’écume laissé par les vaguelettes… On vous proposera certainement de vous emmener sur l’île aux Cocos, une langue de sable corallien à l’intérieur du lagon, servant de refuge aux oiseaux marins. La balade en mer est agréable, mais vous trouverez d’aussi belles plages sur la côte Est de l’île. L’accès à ces magnifiques criques désertes se mérite : il faut marcher une demi-heure pour y accéder. Mais une fois installé dans ces alcôves idylliques, protégé du vent et des regards par des coulées de roches noires basaltiques, on ne veut plus en partir ! D’autant qu’une légende prétend qu’un pirate aurait dissimulé son trésor dans une grotte sous-marine creusée près du bord dans le récif de corail… Voilà de quoi donner envie de faire de la plongée ! Cela tombe bien, Rodrigues est réputée pour avoir un récif corallien presque vierge, abritant une faune et une flore sous-marine d’une richesse exceptionnelle. Trois clubs de plongée se partagent les meilleurs spots du lagon, qui font le bonheur de tous les amateurs de petits poissons (et même des gros) et de coraux multicolores. Le responsable du club de plongée du Cotton Bay affirme qu’on a dénombré à Rodrigues 273 espèces de coraux sur les 315 existants sur la planète, et qu’il se fait fort de faire évoluer les débutants au milieu des carangues, mérous et tortues, et autres poissons exotiques vivement colorés : poissons chirurgien, lune, perroquet, trompette… Flottant en apesanteur dans ce merveilleux monde sous-marin, on finit par oublier l’équipement de plongée, et l’on se sent heureux dans ce chaud lagon, comme un bébé dans le ventre de sa mère…

Pratique

Y aller

Pour aller à l’île Maurice, voler avec Air Mauritius, Air France, ou Corsair. Le vol Maurice/Rodrigues coûte environ 200 €.

Se loger

Familial : à l’Auberge de la Montagne, à Rodrigues, Françoise et Laval Baptiste vous réserveront un accueil chaleureux au sein de leur famille. Tél : 831 46 07

Pour l’accueil : le Cotton Bay (3*) est l’un des meilleurs hôtels de l’île, avec un accueil et un service attentionné. Belle plage et club de plongée.  Cotton Bay Resort & Spa

 

Sur place : A Rodrigues, il est possible de trouver des bungalows à louer ou des chambres d’hôtes, à partir de 15 €/j/pers.

A savoir

Meilleure saison : pour la plongée, de novembre à avril

Décalage horaire : + 3 h en hiver

Téléphone : 00 + 230 + N° local

A lire : le Guide du Routard « Ile Maurice et Rodrigues » (Hachette)

Office du Tourisme de l’île Maurice : 01 53 43 53 37  Ile Maurice

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