Cap au sud de la Californie

Avec les fabuleuses attractions de San Diego, des déserts fascinants, l’incroyable oasis de Palm Springs, et le charme irrésistible de l’île balnéaire Santa Catalina, voici un road trip qui permet de voir le meilleur de ce grand Etat américain.

Après 11h40 de vol, le Dreamliner d’Air Tahiti Nui se pose enfin en douceur sur le tarmac de l’aéroport de Los Angeles, à Inglewood. En général on arrive en milieu d’après-midi, ce qui laisse le temps de louer une voiture et de filer vers San Diego, qui n’est qu’à 2 h de route (en fait 4 h avec les embouteillages…). Situé à une vingtaine de kms de la frontière mexicaine, San Diego ne cache pas ses attaches historiques avec le pays voisin. Le quartier « Old Town », où a été fondée la Californie, a été reconstitué comme un pueblo, avec des bâtiments d’époque coloniale investis par de petits musées, des magasins ou des restaurants mexicains. Certes, cela fait un peu artificiel, mais ce folklore n’est pas que de façade, il y a une vraie communauté mexicaine à San Diego, fière de ses traditions et de ses origines. Cette coloration hispanique est évidente dans le barrio Logan, qui ravira les amateurs de street art. Les artistes locaux ont transformé les piliers et les murs d’un gigantesque échangeur routier en galerie à ciel ouvert, et leurs fresques hautes en couleur sont presque toutes porteuses d’une revendication sociale ou culturelle. Si vous croisez un type cool avec une bombe de peinture à la main, n’hésitez pas à lui demander la signification de telle ou telle fresque, il sera ravi de l’expliquer à un français qui s’intéresse à lui et qui ne se borne pas, contrairement à la grande majorité des touristes, à prendre des photos à la dérobée en se carapatant vite fait de peur de se faire dépouiller…

Fresques au barrio Logan
Fresques au barrio Logan
Fresques au barrio Logan
Fresques au barrio Logan
Fresques au barrio Logan
Fresques au barrio Logan
Fresques au barrio Logan
Fresques au barrio Logan
Fresques au barrio Logan
Fresques au barrio Logan
Fresques au barrio Logan
Fresques au barrio Logan

Il y a une raison de plus de passer un peu de temps dans ce quartier : à quelques blocs de là (1745 National Ave), deux entrepôts abritent une brasserie et une distillerie/restaurant, tenus par une bande de hipsters très sympathiques, dont les préoccupations environnementales sont bien dans l’air du temps. En prenant un verre au bar du restaurant ReBru, on s’aperçoit que ce tiers-lieu propose non seulement les bières de la brasserie Thorn d’à côté, mais aussi des cocktails fait avec leurs propres alcools : whisky, tequila, gin, vodka… Si Willi Fleming, le distillateur (qui chante et joue de la guitare dans la salle du resto à ses heures perdues…) passe par là, demandez-lui comment il produit ces alcools. Il vous expliquera qu’au lieu de jeter les stocks de bière « gâchée », ils ont eu l’idée de distiller cette bière plusieurs fois, afin de produire les différents alcools cités, selon un procédé qu’ils ont inventé ! J’ai goûté à ces alcools, et je peux témoigner qu’ils sont tout à fait corrects, voire très bons ! MJ, la bar manager, a tenu à me faire goûter à leur dernière création : le kové. Une boisson très rafraîchissante contenant 5° d’alcool, faite à partir de maté, une plante aromatique originaire d’Argentine. C’est délicieux ! Une bonne adresse où l’on passerait l’après-midi, voire la soirée s’il y a un concert. Et une fois par mois, ils organisent même, dans la courette, un spectacle de catch !

A ReBru
Willi Fleming, distillateur (et musicien) à ReBru
MJ, bar manager de ReBru

 

Des attraction XXL

Pour se remettre de ces émotions (et éventuellement d’une soirée bien arrosée au ReBru…) rien de mieux que le Balboa park. C’est le poumon et le cœur culturel de la ville. Un immense parc urbain avec une véritable forêt, de grandes pelouses, des fontaines, des kiosques à musique, et qui contient 16 musées et une serre botanique… C’est tellement grand qu’on s’y perd facilement ! Il faut donc y passer la journée, et même deux si l’on veut voir les pandas du zoo : il est si étendu qu’on peut le visiter en bus, et le survoler en téléphérique ! Ce gigantisme typiquement américain vaut aussi pour Sea World, l’un des plus grands parc de vie marine au monde, et pour l’USS Midway, qui est à quai au Navy pier, non loin du centre-ville. Ce porte-avion de 300 m, qui se visite de fond en comble, a été un temps le plus grand navire sur les océans. Composé d’un équipage de plus de 4000 marins, il a servi de 1945 jusqu’en 1992 (guerre du Golfe). Sa visite est incontournable, même si l’on ne se passionne pas pour la marine. Il faut prendre l’audio-guide qui se déclenche aux bornes situées dans chaque pièce, chaque coursive, ce qui permet de plonger dans le quotidien des marins, et de comprendre le fonctionnement de cette monstrueuse machine de guerre. Ce qui est chouette, c’est que des vétérans se baladent dans le ventre de la bête et sur son pont supérieur. Ils sont là pour répondre aux questions des visiteurs et pour raconter leurs expériences vécues dans ce porte-avion. Devant les énormes moteurs, et les panneaux entiers de manettes, de valves et d’écrans, j’ai découvert que cette usine flottante faisait fonctionner presque tout à la vapeur, depuis sa propulsion jusqu’au repassage, en passant par la cuisine et l’envoi des torpilles… Sur le pont supérieur sont alignés toutes sortes d’engins volants, avions de chasse, hélicoptères de combat, avions-cargo… D’anciens pilotes expliquent aux touristes médusés et admiratifs comment on fait décoller et atterrir des avions sur une distance si petite, et même si Top Gun n’est pas votre film préféré, il y a de grandes chances que cela vous intéresse… En quittant le porte-avion, faites halte au dock voisin, le Tuna Harbour park, pour voir The Kiss, grande statue figurant un marin de la Seconde guerre mondiale embrassant une infirmière cambrée. Cette sculpture faite d’après une photo de 1945, baptisée « Unconditional Surrender » (reddition sans condition), est décriée car on ne sait pas si le baiser était consenti ou imposé. A vous de vous faire une idée !

Il y a pleins d’autres choses à faire et à voir à San Diego, se balader sur l’une de ses nombreuses plages ou sur sa corniche rocheuse, faire du surf à La Jolla, aller observer les baleines (de mi-décembre à avril), etc… Le soir, il faut se balader à Gaslamp, un quartier historique qui a du cachet, avec ces bâtiments victoriens et ces lampadaires au gaz qui lui ont valu ce nom. Certaines rues deviennent piétonnes, ce qui permet de flâner plus tranquillement entre les terrasses de ses bars et restaurants. A moins que ne préfériez les trattorias de Little Italy…      

Quartier Gaslamp
San Diego
Gare Santa Fe
Seaport village
Tuna harbour park Unconditional Surrender, ou The Kiss
Unconditional Surrender, ou The Kiss, vu depuis le pont supérieur du USS Midway
USS Midway
USS Midway
USS Midway
USS Midway Vétéran expliquant le fonctionnement de la salle des machines
USS Midway
USS Midway
USS Midway
Pont supérieur de l’USS Midway
Pont supérieur de l’USS Midway
Pont supérieur de l’USS Midway
Pont supérieur de l’USS Midway
Pont supérieur de l’USS Midway
Pont supérieur de l’USS Midway
Rick, pilote vétéran
Au Balboa park
Au Balboa park
Au Balboa park, serre botanique
Au Balboa park
A Old Town
Plage de La Jolla
Plage de La Jolla
Rasta à San Diego

Palm Springs, une oasis en plein désert

Depuis San Diego, empruntez la route 78 qui traverse le désert très aride d’Anza-Borrego. Bien aidé par les réveils matinaux du jet-lag, je suis parti à 5 h du matin, ce qui m’a permis d’arriver dans ce désert au lever du soleil. Quelle émotion ! Les tourbillons de sable qui s’enveloppent autour des cactus, les canyons ocres, les routes infiniment rectilignes parcourues par des camions XXL, les stations-services miteuses perdues dans l’immensité désertique… C’est l’Ouest américain dans toute sa splendeur ! Ce qui m’a frappé, en traversant ce désert, c’est de voir le nombre impressionnant de camping-cars (les trailers) qui stationnent là, au milieu de nulle part… Et le plus étonnant c’est qu’ils forment des cercles, comme autrefois les chariots bâchés des colons ! J’ai traversé ce désert sans m’y arrêter (sauf pour voir de près des ocotillos, ces étranges plantes épineuses qui dressent ses bras vers le ciel), mais il faut savoir que c’est l’un des endroits les plus chauds et secs des Etats-Unis. La route 78 mène droit vers le Salton Sea, un immense lac salé qui est le plus grand de Californie. Il s’est créé au début du siècle dernier, suite à la rupture d’un barrage sur le Colorado. Toute cette eau s’est déversée dans une vallée désertique, à l’endroit même d’une mer disparue depuis des millénaires, ce qui explique que le lac soit deux fois plus salé que le Pacifique. Au début, tout allait bien, des stations balnéaires ont poussé comme des champignons à l’époque de l’âge d’or hollywoodien, l’endroit était à la mode, on venait s’y baigner, pratiquer des sports nautiques, faire la fête… Puis, quand l’eau a commencé à s’évaporer, la concentration du sel a augmenté, ce qui a fait mourir les poissons, et fuir les touristes. De plus, les phosphates et pesticides de l’agriculture intensive, tombés au fond du lac, ont commencé à remonter à la surface, et à polluer les rives. Les hôtels, les restaurants, les bars ont fermé les uns après les autres. Aujourd’hui, les rives du lac prennent des airs de ville fantôme : maisons à l’abandon, carcasses de mobile homes, bateaux échoués, voitures désossées… C’est un spectacle de désolation, avec des palmiers rabougris, une terre brûlée par le sel, une vase nauséabonde, et des cadavres de poissons sur la rive. Les rares habitants qui vivent toujours là vous dévisagent avec un mélange d’hostilité et de résignation, en se demandant ce que vous pouvez bien faire là… Je n’ai pas fait long feu au bord de ce lac sinistre, et j’ai repris la route 86 vers le nord, vers Palm Springs. C’est alors que les premiers palmiers apparaissent. D’abord dans les champs, sous forme de grandes plantations de palmiers-dattiers nains. Puis viennent enfin les grands palmiers le long des routes qui ondulent sous le sirocco, les palmiers symboles de la Californie. Ca y est, vous traversez Greater Palm Springs (appelé aussi Coachella valley), coincé entre des hautes montagnes et le désert de Joshua Tree. Cette immense oasis de 72 km de long sur 24 km de large est vraiment étonnante, car dans un environnement extrêmement aride, les bas-côtés, les champs et les jardins sont assez verts, on n’est jamais très loin d’un golf ni d’un parc verdoyant, et rares sont les maisons sans piscine… Mais où trouvent-ils de l’eau pour arroser tout cela, sachant qu’il ne pleut que quelques jours par an ? Sous vos pieds ! Palm Springs, et les sept autres petites villes (Cathedral city, Rancho Mirage, Palm Desert, Indian Wells, la Quinta, Indio et Coachella) qui se succèdent dans cette vallée, ont la chance de se trouver au-dessus d’une énorme nappe aquifère, qui s’est formée là lors de la dernière glaciation, et qui est alimentée par l’eau des montagnes voisines. On comprend mieux tout cela, au moins visuellement, en montant, par les télécabines tournantes de l’Aerial Tramway, au sommet du mont San Jacinto, à 3300 m d’altitude. Enfin, quand les conditions météo le permettent, car j’y suis allé en février, et une tempête de neige m’a ôté le plaisir de contempler la vallée depuis cette hauteur…  Mais avant d’être absorbé par les nuages, j’ai pu voir ce tapis vert rectangulaire, contrastant avec l’ocre du désert alentour. Heureusement, si l’on ne voit rien, on se console avec le petit musée situé dans le bâtiment sommital, exposant notamment la faune empaillée de ces montagnes. En redescendant, on est frappé par tous ces champs d’éoliennes qui jalonnent (défigurent ?) le paysage. Encore une fois, aux Etats-Unis, quand on place des éoliennes quelque part, ce n’est pas par dizaines, mais par centaines, par milliers !

Anza Borrego desert
Désert d’Anza Borrego, ocotillos
Palm Springs Aerial tramway
Sommet du mont San Jacinto
Petit musée au sommet du mont San Jacinto
Petit musée au sommet du mont San Jacinto

La ville de Palm Springs est très agréable, avec ses larges avenues bordées de palmiers et ses quartiers résidentiels proprets aux maisons de plain pied, de style « desert modernism« , c’est-à-dire au toit plat, aux lignes horizontales, avec de grandes baies vitrées, et un minimalisme assumé. Replaçons cela dans son contexte historique : dès les années 1920, cette oasis a attiré les vedettes du cinéma, car leurs contrats stipulaient qu’elles devaient se trouver à moins de deux heures d’Hollywood, ce qui est le cas. Afin de loger les acteurs du show-business, animés par le luxe, le confort et le désir de faire la fête, les plus grands architectes de l’époque sont venus à Palm Springs, où ils ont appliqué les idées en vogue telle que fonctionnalité́, esthétisme, lignes pures et nouveaux matériaux (acier et béton). A l’opposé du tape-à-l’œil de Las Vegas, cette architecture inspirée par Le Corbusier et le Bauhaus, a pour but de combiner innovation, rationalité, luminosité et fonctionnalité, dans un design épuré. Vous pourrez suivre un « celebrity homes tour » pour admirer (depuis la rue) les superbes villas de Franck Sinatra, Elvis Presley, Cary Grant, Kirk Douglas, Elisabeth Taylor, etc… Et si vous ne voyez pas la maison de Marilyn Monroe, en passant devant le Art museum, vous ne manquerez pas sa statue de 8 m de haut, jupe soulevée, comme dans le film « The Seven Year Itch » (Sept ans de Réflexion).

Ce qui est dommage, à Palm Springs, c’est que les sources chaudes thermales sont toutes associées à un hôtel. Le mien n’en avait pas, la plupart sont situées à Desert Hot Springs, une localité située au nord de Palm Springs. C’est sur la route pour aller à Pioneertown, une reconstitution d’un patelin typique de la Conquête de l’Ouest, avec une rue poussiéreuse où traînent des chariots, un saloon, le bureau du sheriff, la prison… Ce n’est guère convaincant, et à moins d’avoir avec soi des enfants fans de western, cette visite est évitable. De même que le « Red Jeep tour » qui m’a un peu déçu. Dans les brochures, c’est alléchant, avec visite de la faille de San Andreas (la jonction des plaques tectoniques pacifique et nord-américaine, qui provoque régulièrement des séismes en Californie), mais en pratique, on reste sur un domaine privé, on voit au loin une vague ligne dans les rochers, et on s’arrête parfois pour voir des palmiers, et marcher dans de petits canyons asséchés. Bof…

Palm Springs
Palm Springs
Palm Springs Villa de style « desert modernism »
Palm Springs
Palm Springs
Forever Marilyn, à Downtown park
Forever Marilyn, à Downtown park
Forever Marilyn, à Downtown park
Au Metate Ranch – Red Jeep Tours
Pioneertown
Champs d’éoliennes
Maison d’Elvis Presley
Champs d’éoliennes

Par contre, j’ai adoré la découverte (faite sans guide) du parc national Joshua Tree. Une fois acquittée l’entrée dans le parc, on peut s’y balader en liberté, il y a de nombreux points d’intérêt, signalés par des pancartes, et sur des plans à retirer dans le mini-bureau des rangers situé aux entrées sud ou nord du parc. Il faudra s’arrêter par exemple au « Cholla gardens », un champs de cactus de variété cholla, autrement appelée « teddy bear cactus« , en raison de l’aspect duveteux de ses branches tortueuses… Mais attention, qui s’y frotte s’y pique, car en fait de duvet, ce sont des épines très serrées et très acérées ! Si l’on se retourne un peu vite sans faire attention, on peut vite regretter d’avoir mis un short au lieu d’un pantalon… De nombreux arrêts permettent de se balader au milieu d’amas rocheux très esthétiques, car composés d’un granit rosé aux formes parfois étonnantes : Jumbo Rock, Split Rocks, Arch Rock, Skull Rock… Ces énormes rochers d’origine magmatique aux formes arrondies par l’érosion créent un fabuleux paysage, qu’on ne se lasse pas d’admirer et de prendre en photo. Surtout quand viennent s’y intégrer les fameux Joshua trees, les arbres emblématiques du parc, dont les feuilles, dures et piquantes à leur extrémité, forment des boules qui sont autant de vertes explosions de feux d’artifice. En fait ce n’est pas un arbre, mais un yucca, mais il en a la forme, la grandeur, et la longévité. Dans ce désert de Mojave, il est surnommé l’arbre de vie, car il abrite toute une petite faune (oiseaux, lézards, insectes…) qu’on peut voir en étant patient. Au printemps, il se couvre de grosses fleurs blanches, et lorsque les buissons d’ocotillos portent au bout de leurs branches filiformes des fleurs rouges, le désert perd sa couleur monochrome sable, et devient incroyablement beau, surtout sous la lumière douce et rasante du lever et du coucher du soleil.

Cholla cactus, dans le Cholla gardens
Joshua trees
Joshua tree
Joshua tree en fleurs
Formations rocheuses en grès
Joshua Tree national park Formations rocheuses en grès
Formations rocheuses en grès : the Skull
Joshua Tree national Park
Joshua Tree national Park

Il y a de nombreux sentiers tracés dans le parc, et des campings pour éviter de ressortir à chaque fois. Je n’en ai fait qu’un, et je vous le conseille vivement : il s’agit, tout au nord, du sentier qui mène, en moins d’une heure, au Fortynine Palms Oasis. Ca grimpe un peu, on surplombe le désert écrasé de chaleur, puis soudain, au fond d’un vallon, on aperçoit un bosquet de palmiers se détacher de la rocaille. Cette oasis quasi miraculeuse dans cet univers minéral, située sur une faille géologique, attire comme un aimant, on a envie de se réfugier à l’ombre de ses majestueux palmiers de Californie, sous lesquels s’écoule un réconfortant et rafraîchissant filet d’eau. Très hauts, et leur tronc en partie recouvert par leurs propres palmes (ce qui retient l’humidité), ces 49 palmiers à jupon expriment toute la force et la beauté de ce désert hors du commun. Au retour, j’ai pris le temps de mieux observer la végétation succulente, tel cet étonnant cactus Baril aux épines rouges, qui ressemble à un gros oursin posé au fond d’une mer évaporée.        

Desert Heights
Fortynine palms oasis trail, vue sur Desert Heights
Cactus Baril
Fortynine palms oasis trail
Fourtynine palms oasis
Fortynine palms oasis
Fortynine palms oasis
Palmiers de Californie à jupons

Catalina et ses bisons

Depuis Palm Springs, je suis allé à Los Angeles (autoroutes tout du long), que je n’ai pas visité par faute de temps. J’ai préféré prendre un bateau à Long Beach pour aller à l’île Santa Catalina, ce que je ne regrette pas ! Après une heure de traversée, en compagnie d’une bande de dauphins tursiops, apparaît cette île rocheuse et boisée, apparemment inhabitée. Mais petit à petit se dessine le port d’Avalon, le seul véritable « village » de l’île. Cette île a une histoire étonnante : d’abord refuge de pirates, William Wrigley Jr l’acheta pour en faire une destination balnéaire et de plongée. L’histoire de ce magnat du chewing-gum est racontée en images au petit musée d’Avalon. On apprend que l’équipe de base-ball des Cubs de Chicago venait s’entraîner ici (logique, Wrigley l’avait achetée aussi !), que l’île était un lieu de tournage très apprécié pour son aspect sauvage (Les Révoltés du Bounty, et de nombreux westerns…), et elle a même été un camp d’entraînement pour les services secrets américains ! Encore une fois, on trouve trace de Marilyn à Catalina, elle y résidait quand elle était encore Norma Jeane Baker… Bref, cette île est pleine de surprises. Comme les voitures y sont interdites, on circule à Avalon en voiturette de golf, et il suffit d’en louer une pendant une heure pour parcourir la petite station balnéaire de long en large et en travers. Elle est tout de même utile pour s’éviter de monter à pieds sur les hauteurs, d’où l’on a la meilleure vue sur toute la crique et ses jolies maisons blanches. A part cela, et buller sur la plage, il n’y a que deux activités vraiment sympas à faire à Catalina : de la plongée, et le Bison Tour. Pour la plongée, c’est simple, il suffit de se rendre au pied de l’imposant Casino (qui n’en est pas un, comme je l’expliquerai après), où il y a un ou deux prestataires qui proposent leurs services. Le récif est au bord, il est paraît-il très beau, je n’ai pas testé, car j’y étais en février, et l’eau est vraiment froide à cette époque de l’année. Il se nomme d’ailleurs le récif Cousteau, et on y voit toute une faune sous-marine, tel que le poisson orange Garibaldi, des lions de mer, des mérous, des langoustes… que l’on retrouve dans son assiette le soir au resto’. Il y a aussi un sous-marin a fond transparent qui barbote dans la baie, si l’on ne veut pas se mouiller. Ce que j’ai testé, par contre, c’est le Bison tour. A bord d’un 4×4 équipé safari, un ranger-guide vous amène dans l’intérieur de l’île (ce que l’on ne peut faire qu’à pieds, les petites routes y étant interdites aux voitures) pour aller à la rencontre des bisons. Pourquoi des bisons ? Ce sont les descendants de ceux qui ont été amenés ici en 1924 pour le tournage d’un film, et qui n’ont jamais été récupérés. Sans prédateurs, ils se plaisent bien dans l’île, aux prairies verdoyantes, avec de petits bois et des vallons encaissés pour être tranquilles… Mais pas de crainte, même s’il installe un suspense factice (va-t-on en voir aujourd’hui ?) le ranger sait très bien où ils sont, d’ailleurs quand le 4×4 arrive près du pré où ils broutent, pas un bison ne bronche et ils font comme si nous n’étions pas là… On a donc tout le loisir de les photographier, même s’il est interdit de descendre du véhicule. Si l’on comprend bien l’anglais, le guide passe toute la matinée à parler de l’île sous tous ses aspects (naturels, faune-flore endémique, économique, historique, gestion de l’eau…) et l’on repart en ayant une assez bonne connaissance de cette île si particulière et attachante. Avant de partir, il faut absolument visiter le Casino. Non pas pour y laisser ses derniers dollars, car il n’abrite aucune table de jeu ni de machines à sous, mais pour admirer la plus grande salle de bal circulaire au monde, de 55 m de diamètre ! Encore une folie Art Déco de Wrigley, qui était décidément un magnat de génie. Afin de faire parler de son île et de son business, il a fait construire cette salle de bal monumentale, et son casino était le premier à être équipé pour le cinéma parlant ! Ah, l’Amérique et son goût pour la démesure et pour les records…

Banc de dauphins tursiops entre Catalina island et Long Beach
Casino
Port d’Avalon
Port d’Avalon
Port d’Avalon
Port d’Avalon
Port d’Avalon
Port d’Avalon Casino
Port d’Avalon
Port d’Avalon
Port d’Avalon
Descanso beach, à Avalon
Descanso beach, à Avalon
Intérieur de l’île
Bisons
Bisons
Bison vu depuis le 4×4 de Bison Tour
Bison
Casino
Au musée
Port d’Avalon

Au retour à Long Beach, je n’avais qu’une fin d’après-midi de libre, car je devais reprendre l’avion le lendemain matin. Plutôt que d’errer dans Los Angeles, que je me réserve pour un autre voyage, je suis allé marcher sur la mythique plage de Santa Monica. Quel fabuleux espace récréatif ! Tout de même, les Californiens ont une qualité de vie qui fait rêver…

Santa Monica
Santa Monica
Santa Monica
Santa Monica
Santa Monica
Santa Monica

Pratique

Y aller

Air Tahiti Nui propose des vols quotidiens sans escale pour Los Angeles (11 h de vol), à partir de 651 € A/R en classe Economie. Sa classe economy premium, dont les sièges s’inclinent plus et offrent plus d’espace pour les jambes, est à partir de 1253 € A/R. Tarifs incluant 1 bagage à main, 1 bagage cabine, 1 bagage de 23kg en soute, un repas avec boissons alcoolisées et une collation.

www.airtahitinui.com

Forfait

Back Roads, spécialiste du voyage sur mesure en Amérique du nord, concocte sur cet itinéraire un autotour de 9 nuits/10 jours à 1475 €/p, sans le vol. www.backroads.com

Séjourner

Found Hotel (3*), à San Diego : à Little Italy, ch. double à partir de 100 €. www.foundhotels.com

The Guild (4*), à San Diego : charme et confort à Downtown. Ch. double à partir de 220 €. www.theguildhotel.com

Parker Palm Springs : un 5* au merveilleux jardin-labyrinthe. A partir de 950 € la ch. double. www.parkerpalmsprings.com

The Atwater (3*), à Avalon : boutique-hôtel dans un bâtiment historique rénové. A partir de 220 € la ch. double en B&B. 3ème nuit offerte. www.visitcatalinaisland.com

Boire un verre

ReBru, 1735 National Ave, San Diego : restaurant et brasserie-distillerie. 30 € le repas avec bière ou kové (maté aux herbes). https://rebruspirits.com/

Le bar de Descanso beach, à Avalon : bar de plage très agréable, sert aussi quelques plats simples pour grignoter avec sa bière… Un loueur de kayak est à côté.

Descanso beach, à Avalon

A lire

Petit Futé « Californie » https://www.petitfute.com/

Se renseigner

www.visitcalifornia.com

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