Le Nouveau-Brunswick, c’est l’ fun

Située à l’Est du Québec, cette province canadienne francophone et francophile comble tous les amateurs de grands espaces, de spectacles… et de homard !

            Savez-vous qu’ici, à force de placoter (discuter), on peut finir par achaler (ennuyer) son interlocuteur ? Mais pas au point de le faire zire (le dégoûter) et qu’il se garroche (se jette) sur vous ! En effet, rares sont les endroits du monde où les Français sont si appréciés et si bien accueillis. Surtout en Acadie, cette région côtière du Nouveau-Brunswick où nous sommes considérés comme des « cousins » ! Certes, ils parlent un français rocailleux truffé de mots que l’on ne comprend pas, issus du vieux français ou d’anglicismes francisés (cet idiome savoureux s’appelle le chiac), mais en général on arrive toujours à comprendre le sens de la phrase. Même le nom d’Acadie est probablement une déformation de « Arcadie », nom donné à cette bande côtière par ses découvreurs en 1524, et faisant référence à une région de Grèce idyllique pour les poètes de l’époque. D’autres historiens prétendent que ce nom proviendrait de algatig, signifiant lieu de campement en langue autochtone micmac. Quoi qu’il en soit, l’Acadie est aujourd’hui une région non officielle, regroupant une communauté culturelle francophone, dont la plus grande partie se trouve au nord et à l’est du Nouveau-Brunswick. Rappelons que cette province canadienne est située dans le golfe du Saint-Laurent, entre l’état du Maine aux Etats-Unis, et la péninsule québécoise de la Gaspésie.

Un documentaire animalier en version orig(i)nal 

C’est le Canada fantasmé, avec ses grandes forêts d’épinettes peuplées d’orignaux, et la démesure de ses espaces naturels. Certains en mettent plein la vue, comme la baie de Fundy et ses Hopewell Rocks, de gigantesques pitons rocheux érodés par les marées les plus hautes du monde ! Avec jusqu’à 16 m de marnage, à marée haute, les rochers de la plage couleur chocolat se transforment en ilôts, et c’est ben l’fun de circuler entre eux en kayak de mer… Dans le parc national de Kouchibougnac, on peut aller observer une colonie de loups marins (phoques gris) en canot traditionnel indien, c’est aussi très sympa ! Comme ils sont allongés sur le sable, au début on ne les voit pas, mais on commence par les sentir, puis on les entend, et enfin, arrivé à une cinquantaine de mètres, on les voit se mettre à l’eau et perdre leur attitude pataude et leur crainte pour venir ondoyer près du canot…  A Acadieville, il faut aller voir Richard Goguen, car il a installé une cabane dans les arbres pour permettre d’observer de très près et en toute sécurité des ours bruns en liberté.  Appâtés par de la nourriture déposée au bas des arbres, ils arrivent sans trop se méfier et finissent par oublier qu’on est là. Vous allez capoter (adorer) !

Une culture acadienne réjouissante

Mais il n’y a pas que la nature qui soit étonnante icitte. La culture aussi, et comme les acadiens sont très fiers de leur langue et de leurs traditions, ils le font savoir en organisant un grand festival estival à Caraquet (voir Pratique). Deux autres lieux sont très chers au coeur des Acadiens : le village historique acadien (près de Caraquet), et le Pays de la Sagouine (près de Bouctouche). Le village historique, comme son nom l’indique, vous parlera du passé à travers des reconstitutions d’habitat, avec des personnages en costumes pratiquant les activités d’autrefois. Si vous n’êtes pas fans de ce  genre d’écomusée, il est vrai un peu trop folklorique, vous découvrirez de façon plus vivante et festive la culture acadienne au « pays de la Sagouine ». C’est une petite île nommée ainsi en référence à un personnage inventé par la célèbre romancière acadienne Antonine Maillet, dont on célèbre ici l’oeuvre et la mémoire. Cet îlot est occupé par la scène ouverte d’un village de pêcheurs au temps de la prohibition, et l’on rit à se tordre en assistant au monologue de la Sagouine, cette fille de pêcheur de morue, truculente et impertinente, devenue la porte-parole de tout le peuple acadien. Entre les spectacles, des musiciens font danser les spectateurs au son du violon et du banjo… C’t’au bout’ !

Langouste ? Non. Homard, si !

Pour souffler un peu, sachez que vous trouverez sur la côte acadienne de magnifiques et longues plages de sable fin, comme à Cap Pelé, Miscou ou Shédiac. Elles sont propres et bien équipées, mais comme la température de l’eau est souvent assez frisquette, on ne s’y baigne pas bien longtemps. Un court bouillon au pays du homard, en somme ! Car Shédiac est la capitale régionale (voire mondiale) du homard. Il s’en pêche tant dans les environs que l’on en sert même dans les sandwichs ! Vous pourrez partir en croisière sur un bateau de pêche pour relever des casiers, mais le plus simple est de s’attabler avec une grande serviette autour du cou pour déguster à un prix imbattable du homard à volonté !

Pratique

Y aller : Air Transat (0825120248 ou http://www.airtransat.fr) a jusqu’à 3 vols directs par jour Paris-Montréal. Le plus simple est de louer une voiture à Montréal, qui est à 6 h du Nouveau-Brunswick. Sinon, Air Canada a des vols quotidiens vers Moncton.

Se loger :

Chalets de l’Aboiteau, à Cap Pelé : chalets 2 ch équipés à l’américaine, à 50 m de la plage, à partir de 110 €/j. www.chaletsaboiteau.ca

Maison Tait, à Shédiac : élégante et charmante maison en bois de 1911 avec parquet qui grince, lits à baldaquin et portraits de famille… Le chef de son restaurant concocte une savoureuse et raffinée cuisine acadienne. Chambres doubles à partir de 120 €/nuit, comptez 40 € pour le dîner. www.maisontait.com

Bonnes adresses :

Tides Restaurant, à Alma : pour ses fruits de mer, sa chaudrée aux poissons, sa vue mer… et ses colibris qui viennent voleter sous vos yeux ! Compter 25-30 €/p.

Pirate de la Mer, à Bouctouche : restaurant populaire où l’on fait la queue pour de copieux lobster rolls (sandwichs remplis de homard décortiqué avec frites maison) pour moins de 5 € !

A savoir

Les deux premières semaines d’août, Caraquet accueille le Festival acadien, l’évènement culturel majeur annuel du Nouveau-Brunswick. La chanson francophone et le théâtre sont à l’honneur, mais il y a aussi dans toute la ville des spectacles d’humour et de poésie, sans oublier le célèbre Tintamarre, un défilé carnavalesque qui clôt en beauté cette fête très populaire, symbole de la vitalité de l’identité culturelle acadienne.  http://www.festivalacadien.ca

Se renseigner : http://www.tourismenouveaubrunswick.fr

CANADANouveau-Brunswick
CANADA Nouveau-Brunswick Percy, un guide en or massif