A partir de Besançon, voici un itinéraire en boucle jalonné de visites passionnantes, à faire en couple, en famille, ou entre amis. Nature, culture, patrimoine, produits de terroir : il y en a pour tous les goûts. Laissez vous guider, c’est testé et approuvé !

C’est à Besançon que débute ce road-trip doubiste. La capitale franc-comtoise abrite dans ses remparts un riche patrimoine qu’il faut découvrir à pieds, et en prenant son temps, ce qui est logique pour une cité horlogère…
L’itinéraire piéton idéal commence au pont Battant. Le quartier éponyme recèle quelques maisons du Moyen Âge et de belles demeures Renaissance. De même, le quai Vauban permet d’admirer le bel ordonnancement des façades des maisons du XVIIIème s. à arcades, qui se reflètent dans le Doubs.
- Dirigez-vous vers la place de la Révolution, dont le musée des Beaux-Arts peut s’enorgueillir d’un cabinet de dessins très riche, avec des sanguines de Fragonard et des Brueghel. https://www.mbaa.besancon.fr/
- Empruntez la rue des Granges, piétonne et commerçante, tournez à droite rue de la République, traversez la place du 8 Septembre, et continuez dans la Grande Rue, bordée de beaux hôtels particuliers.
- Arrêtez-vous au palais Granvelle pour visiter le musée du Temps : le vôtre ne sera pas perdu, tant il recèle de merveilles. A voir, dans la fabuleuse collection horlogère, la première horloge à roue du 13ème siècle, de magnifiques astrolabes, des horloges ciselées comme des bijoux, et surtout le clou de la collection, la montre la plus compliquée du monde, la Lucie. Elaborée à Besançon en 1904 avec 24 complications, il fallut attendre 1989 pour qu’une montre la dépasse ! Voici une visite 360° du musée : https://mdt.besancon.fr/360
- Continuez dans la Grande Rue jusqu’à la place Victor Hugo. La maison natale du grand écrivain se visite. Ce n’est ni un musée, ni un lieu de mémoire. Dans une scénographie contemporaine laissant une grande place au multimédia, une exposition présente les combats de l’homme engagé. https://maisonvictorhugo.besancon.fr/
- Dans le square Castan, remarquez des colonnes romaines, et un peu plus loin un arc de triomphe : construit par Marc Aurele en 175, il marque l’entrée d’une voie romaine, qui atteste de l’ancienneté et de l’importance de la ville.
- Entrez dans la cathédrale St-Jean, dont le clocher aux tuiles vernissées abrite une fabuleuse horloge astronomique du XIXe s., composée de 30 000 éléments, et dont les 70 cadrans donnent 122 indications ! http://www.horloge-astronomique-besancon.fr/
- Vous êtes maintenant au pied de la Citadelle, que vous atteindrez en grimpant une série d’escaliers. A 130 m au-dessus du Doubs, cette citadelle de 12 ha a été construite par Vauban, sur ordre de Louis XIV, qui voulait en faire la pierre angulaire de la défense des frontières de l’Est. Après 20 ans de travaux, Vauban a livré en 1695 une forteresse inexpugnable, un chef-d’œuvre de l’architecture militaire, qui a coûté si cher au trésor royal que Louis XIV a demandé, selon la légende, si les murs de la citadelle étaient en pierre ou en or ! Ses chemins de ronde, ponctués de guérite, offrent des panoramas – eux aussi imprenables – sur la ville, ainsi que sur les fronts bastionnés des différentes lignes de défense. Ses bâtiments abritent un petit jardin zoologique et deux musées, l’un sur l’ethnologie franc-comtoise, l’autre sur la Résistance et la Déportation (fermé jusqu’en 2022). Bien que la visite puisse se faire librement ou avec un audioguide, si vous ajoutez quelques euros vous pourrez faire la visite avec un comédien déguisé en Vauban : au lieu du rébarbatif laïus historique habituel, cette visite est tout aussi instructive, mais en plus très drôle ! http://www.citadelle.com/fr/
Bouclez-la !
Besançon est la seule ville de France à être presqu’entièrement enserrée dans la boucle d’un fleuve. Pour apprécier cette particularité, il est possible d’en faire le tour en bateau, grâce au canal passant dans un tunnel creusé sous la citadelle. Autre possibilité, suivre le chemin de halage à pieds : les ambiances alternent entre l’agreste et le bucolique au sud, vers les îles des Grands Bouez ; le patrimonial, sous les tours de fortification ; et l’urbain, de part et d’autre du pont Battant. Mais les plus beaux panoramas sur le fleuve et la citadelle se découvrent depuis les belvédères des forts Chaudanne et Brégille, juchés sur les deux collines qui dominent la ville en provoquant le resserrement du Doubs.






Un écomusée modèle
Quittez Besançon pour rejoindre Nancray, où se trouve le musée de plein air des Maisons comtoises. C’est un magnifique parc de 16 ha dans lequel sont reconstituées une trentaine de maisons traditionnelles de Franche-Comté du XVIIe au XIXe s, dans leur environnement naturel. Meublées comme autrefois, certaines d’entre elles accueillent des animations : fabrication du pain ou de confitures à l’ancienne, atelier de tissage de la laine et du lin, atelier de lirette (recyclage de bouts de tissu), atelier de cuisine… Les maisons sont entourées de jardins thématiques : potager de la sorcière, jardin des simples, verger conservatoire… www.maisons-comtoises.org . Avant de rejoindre Ornans, vous pouvez, si vous aimez les grottes, aller voir le gouffre de Poudrey, à Etalans. C’est le plus vaste gouffre aménagé de France, et il est vrai que sa salle principale d’1 millions de m3 est impressionnante ! Un sons & lumières met bien en valeur ses stalagmites et stalactites. http://www.gouffredepoudrey.com/


Loue y es-tu ?
Ornans est une cité picturale, et pas seulement grâce à Gustave Courbet qui en est natif. En effet, on a envie de photographier (ou peindre…) les sites ornanais, que ce soit les maisons sur pilotis ou les moulins qui se reflètent dans la Loue, les falaises qui surplombent le village, ou la poétique source de la Loue. Courbet a peint cette source au moins 13 fois, et l’on peut admirer une sélection de ses œuvres (avec dessins et sculptures) dans le musée qui lui est consacré. http://www.musee-courbet.fr/ En visite libre ou guidée, vous découvrirez son œuvre, ses maîtres, sa vie, et vous verrez que l’Origine du Monde, le tableau qui l’a rendu célèbre, ne symbolise qu’une petite facette de son style et de son talent. L’office du tourisme https://www.destinationlouelison.com/ a édité et fléché plusieurs parcours, de 1 h 30 à 5 h, qui permettent de découvrir tous les secrets de cette belle cité et de ses environs. Le plus facile est le Sentier de la Loue, pour ne rien rater des charmes de cette petite Venise franc-comtoise, regorgeant d’artisans d’art, et dont la rivière fait le bonheur des pêcheurs. En suivant le cours de la rivière, vous trouverez de nombreux spots de haltes idylliques, comme à Lods, qui fait partie des « Plus Beaux Villages de France ».



Après la vie de l’eau, l’eau-de-vie
Connaissez-vous la Marsotte ? C’est une variété de petite cerise noire très sucrée, qui restitue toute sa saveur dans une excellente eau-de-vie. Vous trouverez ce kirsch dans l’épicerie de Mouthier-Haute-Pierre. A partir de Mouthier, la Loue entre en gorges. La N57 vers Pontarlier est en corniche, avec de fréquents dégagements pour s’arrêter et jouir du paysage. On entend la Loue en contrebas, cachée par la végétation. Vous la retrouverez à Ouhans, à sa source. En fait, ce n’est pas vraiment une source, c’est une résurgence du Doubs qui jaillit spectaculairement d’une reculée rocheuse, un trou béant creusé par l’infiltration des eaux de surface dans le massif calcaire. Est-ce parce qu’il y a tant d’eau fraîche et pure dans les environs, que Pontarlier s’est spécialisé dans la fabrication de l’absinthe ? C’est en tout cas la raison de l’installation de la distillerie Armand Guy, où l’on découvre toute l’histoire de cet apéritif surnommé « la Fée verte ». Cette plante de montagne a d’abord été distillée et vendue, en tant que remède, en Suisse. Puis des distilleries se sont installées à Pontarlier, qui est devenu rapidement la capitale de l’absinthe, puisqu’il s’en produisait jusqu’à 60000 l/j au début du XXe s. ! A l’époque, elle titrait entre 65 et 72 ° d’alcool, ce qui entraîna de gros problèmes d’alcoolisme chez ses consommateurs, à tel point que l’absinthe fut interdite en 1915, et une légende tenace prétendait même qu’elle rendait fou… C’est François Guy, l’arrière petit-fils d’Armand, qui réussit en 2011 à en faire autoriser à nouveau la distillation, en s’appuyant sur des études scientifiques prouvant que l’absinthe n’est pas dangereuse pour la santé. Maintenant, les splendides alambics en cuivre de la distillerie familiale produisent une large gamme de boissons apéritives, telles que l’anisette à l’ancienne, l’absinthe, la liqueur de bourgeons de sapins. A consommer et à déguster avec modération, même si le camping municipal est heureusement tout proche… https://pontarlier-anis.com/



Le château de Joux
Perché sur son éperon rocheux, ce château est si photogénique qu’il fait partie des images emblématiques du Doubs. Au fil des enceintes, on remonte le temps et on traverse 10 siècles d’histoire, depuis l’époque médiévale jusqu’au fort enterré du maréchal Joffre, en passant par la tour fortifiée par Vauban, encore lui. On visite les cellules où ont été enfermés Mirabeau et Toussaint Louverture, on admire une belle collections d’armes anciennes (arquebuses, mousquets, sabres…), mais le clou de la visite est un puits gigantesque de 3,4 m de diamètre et 120 m de profondeur. Pour avoir la meilleure vue du château, il faut grimper un chemin, à partir de l’église de La Cluse-et-Mijoux, qui mène au fort Mahler. On peut y croiser des vaches montbéliardes, dont le lait sert à fabriquer le comté, mais on verra cela plus loin… https://chateaudejoux.com/





Haltes au bord du lac
Le lac de St-Point, tout en longueur, alimenté par le Doubs, est le 3ème plus grand lac naturel français. Il est possible de se balader à pieds ou à vélo sur le sentier de 23 km qui en fait le tour. On peut y pêcher, bien sûr, y faire du pédalo, et même de la voile à la belle saison. A Labergement-Ste-Marie, la Maison de la Réserve (http://www.maisondelareserve.fr/accueil.php ) est située en surplomb du lac de Rémoray, dans une réserve naturelle. On y découvre toute la faune et la flore de cette réserve, des animaux naturalisés, et même une véritable fourmilière au travail. Un peu plus loin, la fonderie Obertino (https://www.obertino.fr/ ) est une fonderie artisanale de cloches en bronze. Il est parfois possible d’assister assister à la coulée du bronze en fusion dans les moules, et au démoulage des cloches, c’est très impressionnant ! Si vous aimez le miel, il faudra rendre visite à l’apiculteur Jean-Baptiste Girard au Rucher des 2 Lacs ( http://lerucherdes2lacs.fr/index.htm ) : il a vitré une ruche pour permettre de comprendre l’organisation fascinante des abeilles, et il explique volontiers dans son atelier les différentes étapes de l’extraction des différents miels proposés à la vente (pissenlit, tilleul, sapin, etc…). Enfin, il faut absolument visiter les caves d’affinage du fort St-Antoine, où reposent sur des kilomètres d’étagères 65 000 meules de comté de montagne. C’est bien simple, on y apprend tout sur la fabrication et l’affinage de ce fromage d’exception, et déambuler dans les fraîches galeries de cette cathédrale du comté est vraiment une expérience sensationnelle ! (réservation obligatoire : http://www.comte-petite.com/wp-content/uploads/2012/07/D%C3%A9pliant-visites-du-Fort-de-Saint-Antoine-2020.pdf )







La tourbière, la source et la taillanderie (non, ce n’est pas une fable de La Fontaine !)
Sur la route de Frasne, arrêtez-vous sur le parking des tourbières. En suivant l’un des deux sentiers en boucle proposés, vous marcherez sur des chemins en bois jalonnés de panneaux didactiques, permettant de comprendre comment s’est créée cette tourbière, et quelles sont les espèces qui s’y épanouissent, tels les bouquets violets de callune, ou les touffes cotonneuses des linaigrettes. La prochaine étape de ce road-trip est Nans-sous-Ste-Anne. Commencez par aller voir la source du Lison, une résurgence qui jaillit d’une grotte. Le site, bien aménagé, est verdoyant et idyllique, parfait pour un pique-nique. A 10 min de marche de là, rejoignez la grotte Sarrazine, une immense cavité creusée au pied d’une abrupte falaise, fréquentée par les spéléologues. Si vous êtes matinaux, vous surprendrez peut-être quelque chamois, et vous pourrez admirer les voltiges des faucons pèlerins qui nichent dans les falaises. Non loin de là, passez voir l’ancienne taillanderie, classée Monument Historique. C’est un gigantesque atelier de forge, qui ne produit plus d’outils (principalement des faux), mais dont toute la machinerie en bois, mue par la force hydraulique, fonctionne encore. C’est impressionnant de voir l’ingéniosité d’autrefois, tels ces énormes soufflets en chêne, uniques au monde, développant 1,5 m3 à chaque poussée ! (https://museedelataillanderie.fr/)




Un circuit qui ne manque pas de sel
En passant par Salins-les-Bains et Port-Lesney, où l’on retrouve la Loue, rendez-vous à la Saline royale d’Arc-et-Senans. Inscrite au patrimoine de l’humanité par l’Unesco, cette ancienne manufacture de sel a été construite en 1775 par Claude-Nicolas Ledoux, le génial architecte de Louis XV. En s’inspirant d’un amphithéâtre antique, il a distribué les 11 bâtiments néoclassiques sur un demi-cercle, entourés de jardins ouvriers. Au rez-de-chaussée de la maison du Directeur, une exposition permanente dévoile tous les secrets du sel, ses modes de production, son commerce, ses usages… Les jardins sont relookés avec beaucoup de talent et de créativité par des écoles d’horticulture. Chaque jardin est conçu sur un thème donné (jardin médiéval, jardin zen, jardin flottant…), et ces infinies variations de formes et de couleurs sont un ravissement pour les sens. (https://www.salineroyale.com/accueil/). Après s’être intéressé au sel, il est temps de voir Osselle. En tout cas sa grotte. Sur un parcours plat d’1 km, on admire de superbes concrétions calcaires, de couleurs et de forme très variées, ainsi que la reconstitution d’un squelette d’ours des cavernes. (https://grotte-osselle.fr/ ). La boucle est bouclée, Besançon n’est qu’à une dizaine de km de là !




Pratique
Circuit de 400 kms environ, à faire en une semaine.
Infos : https://www.besancon-tourisme.com/fr/
Bonnes adresses
- Ferme du Rondeau, à Lavans-Vuillafans : ferme-auberge bio située sur un plateau, dans un cadre verdoyant et ouvert. Menus faisant la part belle aux produits de la ferme : filet mignon de sanglier au vin de noix, confit de chevreau rôti à l’ail doux…Hébergement en ch d’hôtes ou dans un petit chalet. De 60 à 90 € /ch en B&B. https://ferme-rondeau.fr/
- Auberge du Coude, à Labergement-Ste-Marie : pour les poissons du lac (filets de perche, corégone, omble chevalier), ou le poulet aux morilles et vin jaune. A partir de 80€ /ch. https://www.aubergeducoude-25.com/
- Auberge du Pont du Diable, à Crouzet-Migette : simplicité et authenticité du terroir, produits le plus possible locaux et bio : croûte forestière, gratin de queues d’écrevisses, truite au Savagnin, fondue franc-comtoise… Producteurs d’huile de noix et de noisettes. https://aubergedupontdudiable.com/
- Hôtel de la Saline royale (3 *) : superbes chambres dans un hôtel situé au cœur même du site, dont on peut profiter avant l’arrivée des touristes. 115 € la ch. Bon plan : 30 €/lit en dortoir. https://hotelsalineroyale.com/
