Profitez d’un séjour à Dubrovnik pour prolonger le séjour en Croatie avec une croisière en goélette le long de la côte dalmate. Vous y découvrirez des îles habitées ou sauvages, en mouillant devant de petits ports de charme, ou des criques désertes…
Quelle que soit la route d’accès, la « perle de l’Adriatique » apparaît, sertie dans son écrin de murailles. Le site est superbe : d’un côté, une colline plantée de cyprès et de pins maritimes, de l’autre, les eaux calmes et limpides de la mer Adriatique. Lorsque l’on pénètre dans la cité fortifiée de Dubrovnik, la première bonne surprise est qu’elle est entièrement piétonnière. Puis on constate qu’à part quelques impacts sur les murs, laissés volontairement pour le souvenir, il n’y a plus trace des bombardements qu’elle a subis pendant la guerre de Yougoslavie, entre 1991 et 1995. Dubrovnik est telle qu’elle était du temps de sa splendeur, lorsqu’elle s’appelait Raguse. Ce fut une république autonome jusqu’au 19ème siècle, qui rivalisait avec Venise pour sa richesse, et avec Florence pour son rayonnement culturel. Raguse a été bâtie avec une pierre calcaire de qualité supérieur, presque du marbre, qui habille majestueusement les palais de la ville. Certains d’entre eux, tel le Palais Sponza ou le Palais du Recteur, dont l’architecture gothique et Renaissance est représentatif du style ragusin, embellissent la Placa, l’artère principale de Dubrovnik. Cette longue voie flanquée de hautes maisons à trois étages, dont le rez-de-chaussée est occupé par des commerces et des cafés en terrasse, regorge de monuments historiques. Vous ne manquerez pas de visiter le monastère des Franciscains, qui détient l’une des plus anciennes pharmacie d’Europe, datant du 14ème siècle. On peut y acheter des produits de beauté élaborés sur place selon des recettes qui remontent au Moyen Âge !
Après avoir visité les principales églises et monuments de la vieille ville, il faut faire la balade sur les remparts. La vue est magnifique car elle embrasse à la fois la citadelle et la mer. Les tours et les clochers des églises semblent les mats de vaisseaux de pierre sur un océan de toits, dont les tuiles jaunes ou ocres seraient les vaguelettes immobiles. Cette vue plongeante vous donnera une vision à la fois globale et intime de Dubrovnik. Cela vous incitera à revenir dans la cité, et à sortir du centre bourgeois axé autour de la Placa, pour explorer les quartiers plus populaires, dont certaines ruelles sont si étroites qu’on pourrait toucher les murs en tendant les bras. Une incroyable végétation colonise les rebords des balcons et des fenêtres, d’où s’échappent des odeurs alléchantes de cuisine familiale. Si cela vous ouvre l’appétit, demandez la rue Prijeko, dévolue aux restaurants. En dépit de son étroitesse, les tables sont mises à l’extérieur sous des parasols, créant une sorte de banquet à ciel ouvert très convivial, où l’on se régale de poissons, de friture de poulpe ou de fruits de mer, en bavardant d’une table à l’autre.
La vallée des belles filles
Les alentours de Dubrovnik permettent de faire de chouettes excursions. Notamment dans le Konavle, surnommé la « vallée des belles filles ». Il y a assurément de belles plantes dans cette région agricole regorgeant d’oliviers et de vignes sur des cultures en terrasse. L’intérieur montagneux dévoile de petits villages isolés, où il n’est pas rare de voir des jeunes gens en costume traditionnel se préparant à quelque fête. Au retour, arrêtez-vous à Cavtat, charmant village de pêcheurs tirant ses origines de l’Antiquité. Les poissons y sont excellents, et l’eau de mer est si bonne que les vieux d’ici en boivent, paraît-il, une petite gorgée chaque matin. Autre exemple de balade facile à partir de Dubrovnik, l’îlot de Lokrum, accessible par navette depuis le vieux port. Ce havre de paix contient un jardin botanique foisonnant d’une flore méditerranéenne exubérante, et on peut se baigner dans les eaux claires de l’Adriatique, en posant sa serviette sur des rochers plats. A propos de baignade, Dubrovnik ne dispose que de petites plages de galets. Pour trouver des plages de sable fin, il faut partir en excursion d’une journée en bateau vers les îles Elaphytes, ou bien partir en croisière vers les autres îles de la côte dalmate…
En croisière vers les îles dalmates
Il est sept heures, et le hublot ouvert laisse entrer les premiers rayons du soleil, ainsi que les chants des oiseaux, des odeurs de pin et de laurier-rose, et les premiers signes du réveil du petit port de Pomena : le « tuk-tuk » décroissant d’une barque s’éloignant du quai, les interpellations des pêcheurs triant leur marée, et les rires des marins, au pont inférieur, qui préparent le petit déjeuner. Dehors, la mer calme comme un lac reflète les maisons en pierre blanche serrées autour du port, devant lequel mouille une petite flottille de barques de pêcheurs, de voiliers ou de yachts. Nous sommes à Mljet, l’une des centaines d’îles qui parsèment le littoral croate, où s’arrêtent toutes les goélettes naviguant dans les eaux de la Dalmatie méridionale, au sud de la Croatie. La goélette est un bateau en bois d’une trentaine de mètres, typique de la région méditerranéenne, comportant deux ou trois mâts, bien qu’elle ne navigue qu’à moteur. La taille convenable des cabines, disposant d’un cabinet de toilettes privé, impose un nombre réduit de passagers (entre vingt et trente), ce qui donne un caractère intime et convivial à la croisière : on prend ses repas en commun sur les grandes tables de la salle à manger, et l’on se côtoie pour discuter au carré arrière, ou sur les transats du pont soleil. Au petit déjeuner, chacun se renseigne sur l’escale du jour : les membres d’équipage (un capitaine, un cuisinier, trois marins) ne parlant généralement pas le français, il faut parler anglais, sauf s’il y a un accompagnateur francophone sur le bateau. A Mljet, en partie classée parc naturel, l’excursion la plus prisée consiste à marcher dans une magnifique forêt dominée par les pins d’Alep et les chênes verts, puis à rejoindre par bateau un îlot où subsistent les ruines romantiques d’un monastère fondé au 12ème siècle. La beauté et la sérénité des lieux n’empêchent pas de se baigner dans les eaux transparentes du lac, au contraire ! Les plaisirs de la baignade constituent l’attrait principal de cette croisière, tant l’eau de l’Adriatique est propre et limpide. Chaque jour vers midi, le capitaine met un point d’honneur à dénicher une crique paradisiaque, pour que les passagers puissent « piquer une tête » dans la grande bleue, avant de déjeuner. Lorsqu’on veut se baigner depuis la terre ferme, mieux vaut porter des chaussures en plastique : d’abord parce que les plages de sable étant rares, il faut marcher sur des rochers ou des galets, et puis surtout à cause des oursins qui pullulent sur tout le littoral ! Mais ce qu’on perd en confort, on le gagne en tranquillité, et se baigner dans l’eau claire et pure d’une crique sauvage aux parfums de garrigue, a un charme que n’aura jamais une plage de sable aux relents de crème à bronzer…
Pour conserver cette tranquillité, les voyagistes affrétant des goélettes n’adoptent pas tous le même itinéraire, et vous pourrez accoster à des îles différentes selon votre croisière. Celle qui va de Split à Dubrovnik (ou inversement) propose le programme le plus complet. Cependant, certaines étapes sont incontournables. C’est le cas de Hvar, longue bande de terre montagneuse semée de vieux villages vénitiens, et couverte de pinèdes, de champs de lavande, d’oliveraies et de vignobles. Les goélettes mouillent généralement à Hvar-ville, séduisante cité lovée autour de son port, qui est fréquentée par la jet-set : le St-Tropez croate, en quelque sorte ! Il est vrai que ce port ancien a beaucoup de charme, avec son immense place Renaissance bordée de palais aux fenêtres gothiques. Même s’il est tentant de déguster une glace à la terrasse d’un café ombragée par les palmiers du Riva, la promenade chic située devant les quais où sont amarrés les plus beaux yachts, grimpez les escaliers qui mènent à la forteresse surplombant la ville. Vous jouirez d’une vue splendide sur le port, et sur les îles Pakleni, chapelet d’îlots boisés protégeant la baie, et paradis des naturistes. Mais elles sont trop loin pour ne pas être suspecté de voyeurisme… Gardez vos jumelles pour observer, pendant la navigation, les petits villages de pêcheurs, les maisons en construction, ou le travail des vignerons sur les terrasses pentues des collines plongeant dans la mer. La ville de Korcula se voit aussi de loin, car la cité ceinte de remparts est construite sur un promontoire dominé par sa cathédrale. Avec ses palais et son pavement, faits de la même pierre blanche patinée par les siècles et dorée par le soleil, avec ses volées d’escalier et sa porte monumentale, Korcula est une réplique en miniature de Dubrovnik. Après avoir fait escale dans l’une des îles Elaphites (Sipan, Lopud ou Kolocep…) réputées pour leurs plages de sable et leurs sentiers de randonnée, la goélette prendra le chemin du retour, et vous ressentirez un vif plaisir à voir apparaître, au loin, les remparts de Dubrovnik .
Pratique
Y aller : Plusieurs compagnies low cost desservent Dubrovnik depuis Paris : Transavia, Easyjet, Ryanair, Vueling… Voir aussi Croatia Airlines ou Air France. Temps de vol : 2h15 en vol direct, ou entre 3 et 4 h avec 1 escale.
Se loger
- Club Lookea Epidaurus, à Cavtat. Navette en bateau pour rejoindre Dubrovnik.
- Croisière « sud de l’Adriatique » chez Nouvelles Frontières, ou chez Bemex Tours, le spécialiste de la Croatie : Bemex Tours
Se renseigner : Croatie tourisme
