Trois sites incontournables au Vietnam

Pour un premier voyage dans ce pays du Sud-Est asiatique bordé par la mer de Chine, voici trois étapes permettant de découvrir l’essentiel de ses attraits touristiques.

VIETNAM - Nha Trang
VIETNAM – Nha Trang

 

Hanoï, une capitale captivante

La plupart des guides locaux commencent la visite d’Hanoï par la place Ba Dinh, où l’on ne badine pas avec la discipline : c’est sur cette place impeccable que trône le mausolée de style soviétique d’Hô Chi Minh, fondateur du parti communiste indochinois, et principal artisan de l’indépendance du pays. Des soldats en uniforme blanc tirés à quatre épingles arpentent la place et veillent à la tranquillité de celui qui repose ici, que le peuple surnomme affectueusement « Oncle Hô ». Il est possible de visiter un petit musée qui lui est consacré, ainsi que son humble maison sur pilotis, perché au-dessus d’un étang à carpes. Puis direction le cœur de la vieille ville, qui conserve de nombreux témoignages de la présence française, à l’époque de la Cochinchine : le pont Paul Doumer construit par Eiffel, l’Opéra qui est inspiré par l’Opéra Garnier, certains immeubles de style Haussmannien, des hôtels à la façade coloniale, tel que le mythique Metropole Legend à la façade blanche immaculée, où se pressent toutes les célébrités, et devant lequel de jeunes mariés viennent souvent faire des séances photo… Il faut dire que les habitants sont assez francophiles et friands de notre culture : les sandwichs à la baguette et le café au lait sont entrés dans les habitudes locales, et les restaurants français ou les boutiques de mode à la « french touch » font florès. Et ne vous étonnez pas, dans un restaurant ou dans la rue, si vous paraissez dans l’embarras, de vous faire aborder par un vieil homme aux manières polies et avenantes, qui sera ravi de vous renseigner ou de vous aider dans un français châtié, trop heureux de pratiquer la langue de Molière qu’il a apprise pendant ses jeunes années…

Au cœur de la ville, Ho Hoan Kiem, ou le lac « de l’Epée restituée », au superbe pont de bois laqué de rouge, est un repère utile pour s’orienter. Il doit son nom à une vieille légende concernant une tortue et son épée magique (ce qui explique la tour de la Tortue en son centre), et ses rives sont fréquentées le matin et le soir par des joggeurs, des pratiquants de tai-chi, et autres joueurs de badminton ou de ballon. Il est très agréable de s’asseoir en terrasse de l’un des cafés alentours pour profiter du spectacle en dégustant une glace, un café ou une bière Ha Noï. Au nord du lac se trouve le Vieux Quartier, surnommé le quartier des 36 rues, car ce lacis de ruelles était jadis constitué de corporations d’artisans (les ferblantiers, les dinandiers, les menuisiers, les sculpteurs de marbre, etc…), une tradition toujours respectée, mais les corps de métier actuels ne correspondant pas forcément au nom des rues… L’ancienne rue du Chanvre se spécialise désormais dans la soie, et les marchands d’huile ont laissé la place aux magasins de chaussures ! C’est un quartier extrêmement vivant, à la densité humaine incroyable, que la plupart des agences de tourisme locales proposent de parcourir en pousse-pousse, soucieuses d’éviter tout risque aux voyageurs étrangers, pas habitués à circuler dans ces artères surchargées, où d’innombrables scooters louvoient à pleine vitesse au mépris total de toute règle de circulation… D’autant plus que les occidentaux sont souvent scotchés au milieu de la rue ou du trottoir par une scène de la vie, banale ici, mais extraordinaire pour le primo-visitant : des poulets égorgés dans le caniveau, un salon de coiffure improvisé en pleine rue, un porteur disparaissant sous son fardeau de légumes, un buffle sur l’arrière d’une moto… Il faut dire qu’ici, tout se porte et se transporte en moto, même les objets les plus encombrants et hétéroclites : des armoires, des frigos, des matelas, des pains de glace, des bambous, et même des vases de Chine ! Toutes sortes d’animaux, et des gens bien sûr, jusqu’à 4 ou 5 par moto ! Et on ne parle pas de grosses cylindrées, mais d’humbles et vaillantes 125 cm3 pétaradantes, les plus chargées ou les moins récentes laissant derrière elles un nuage noirâtre justifiant le masque de protection que la plupart des passants arborent sur le visage… Pour vous remettre de vos émotions, faites une halte dans un salon de massage traditionnel. Là encore, surprise : au lieu de s’isoler dans des cabines individuelles (ça existe aussi), une rangée de fauteuils articulés attend le client. Il suffit de s’y asseoir, et une masseuse aux doigts de fer vous prodigue un massage à la carte, tout en discutant avec sa collègue… Ce massage en public est très économique (10 € pour 50 minutes), distrayant, et relaxant pour peu que vous ayez refréné l’ardeur de votre masseuse, qui peut s’avérer tortionnaire si l’on ne précise pas d’emblée la « dureté » du massage souhaité !

Enfin, ne manquez pas de visiter Van Mieu, le temple de la Littérature, superbe temple érigé au XIème s. et dédié à Confucius. Cet exemple classique d’architecture chinoise, qui accueillit la première université du pays, se compose de cinq cours ceintes de murs, contenant des pavillons, des bassins, des stèles, et la « Grande maison des Cérémonies », reposant sur 40 piliers de bois laqués rouge, où des étudiants viennent toujours prier les veilles d’examens, en touchant la tête d’une statuette de tortue, animal réputé pour son grand Savoir…

A la fin de la visite, mon guide a parfaitement résumé Hanoï en une phrase : une ville façonnée par 1000 ans de présence chinoise, et 100 ans de colonisation française !

La baie d’Ha Long

A 2 h de route de Hanoï, l’embarcadère de Bai Chay grouille d’activité, car c’est de là que partent les centaines de bateaux-hôtels sillonnant la baie d’Halong. « Qui n’a pas vu la baie d’Ha Long n’a pas été au Vietnam », répète-t-on au pays d’Ho Chi Minh. Il est vrai que cette baie n’a pas usurpé son classement au patrimoine mondial de l’humanité : ce paysage marin hérissé d’une multitude de piton rocheux recouverts de jungle, est l’un des plus pittoresques et fascinants qui soient en Asie. On se croirait dans le film « Indochine » ! Pour l’admirer dans de bonnes conditions, il faut faire une croisière sur une jonque et passer au moins une nuit à bord. Ces bateaux traditionnels en bois à la voile ocre en forme d’aile de papillon (malheureusement souvent repliée), confèrent un cachet délicieusement exotique à la croisière. Celui que j’ai testé, de la compagnie Paradise Cruises, se nomme le « Indochina Sails ». Il contient une dizaine de luxueuses cabines habillées de teck et de marbre, dotées d’une large baie vitrée pour admirer le paysage depuis le lit… Mais on en profite mieux sur le pont, avec une vue panoramique. Appuyé au bastingage, ou allongé sur un transat, on ne se lasse pas de voir défiler les pitons karstiques émergeant de la mer de Chine couleur de jade, comme de petites montagnes émergeant d’une mer de nuages… Pour passer le temps, on s’amuse à reconnaître des formes zoomorphes dans ces îlots rocheux, d’ailleurs plusieurs portent effectivement un nom d’animal, tel que Chien, Lion ou Crocodile… La journée à bord est rythmée par des activités couleur locales : séance matinale de tai-chi, cours de cuisine (pour apprendre à faire des nems !), massages tonifiants ou relaxants… Même par mauvais temps, il est fascinant de voir émerger de la brume ces mamelons karstiques fantomatiques, qui auraient, comme le prétend la légende, été créés par la queue d’un dragon géant furieux…

Parfois, vous embarquerez sur une annexe pour visiter une grotte, telle Sung Sot (surnommée la grotte aux surprises car elle abrite d’étranges concrétions calcaires, dont l’une évoque un phallus géant…), ou un village de pêcheur flottant, dont les habitants vous inviteront en souriant à découvrir leur humble demeure baignée d’une entêtante odeur de nuoc-mâm (sauce de poisson fermentée). Pour le folklore, on repassera, car les bicoques en planches sont souvent recouvertes de tôle ondulée ou de vilaines bâches en plastique, et les pêcheurs délaissent les traditionnels chapeaux en paille de riz pour des casquettes Coca-Cola… Plus fun, la sortie kayak vous fera longer et passer sous les pitons calcaires, à travers des galerie creusées par l’érosion. Parfois on ressort à l’intérieur d’une sorte de cratère aux parois couvertes de végétation où nichent des oiseaux marins, formant un abri invisible de l’extérieur, une cachette idéale pour des pirates. Qui sait si il n’y a pas là quelque fabuleux trésor ?

A savoir : la meilleure période pour voir la baie d’Halong sous le soleil, c’est de mars à mai, et aussi en septembre-octobre.

 

Nha Trang, une station balnéaire en plein boom

C’est la station balnéaire qui « bouge », très animée, attirant autant les touristes étrangers que les Vietnamiens avides de s’amuser. Bien que largement bétonné, le front de mer n’est pas désagréable, avec sa plage de sable doré longue de 5 km, bordée par une large promenade agrémentée de jardins et d’espaces publics. A l’arrière, une rangée de grands immeubles enlaidit le paysage, mais il faut bien loger ses 500 000 habitants… Toutes les activités nautiques peuvent être pratiquées pour un tarif raisonnable, y compris de la plongée autour des petites îles de l’archipel qui s’éparpillent dans la baie (25 €/p pour un baptême de plongée à l’île Mun). Le village de pêcheurs de Nha Trang dispose d’un très joli port naturel à l’embouchure de la rivière Caï, protégé par des îlots rocheux, et le matin, il faut aller voir, depuis le pont Xom Bom, la flottille de bateaux bleu et rouge rentrer au port, leurs coques ventrues remplies des poissons frais que vous dégusterez le soir, grillés dans l’un des restaurants du front de mer. Il y a aussi pleins de cafés sympas, à l’ambiance décontractée et festive, pour boire un verre, danser ou s’exercer au karaoké…

Au nord de la ville ses dressent les tours de Po Nagar, fabuleux site érigé entre les VIII et XIème s. par la dynastie Cham, d’origine hindoue. Ce qui explique que ces monuments en brique rouge, de forme pyramidale, soient décorés de bas-reliefs de Shiva, et que l’on trouve, un peu partout sur le site, des lingam (symboles phalliques) reposant sur des yoni (symbole de l’organe génital féminin), pour évoquer leur complémentarité, de type « ying et yang ». A l’intérieur de la plus haute tour, trône la déesse Uma à dix bras, dans un intérieur sombre enfumé d’encens. Beaucoup de dévotion de la part des locaux, qui se prosternent longuement devant les images de divinités, déposent des fleurs et des offrandes, prient ou chantent… Il faut rester sur place assez longtemps pour assister à l’une des représentations d’une troupe de danseurs et de musiciens. Dans ce cadre, c’est très émouvant, même si l’on n’est pas amateur de musique indienne traditionnelle. A l’ouest de la ville, prenez un peu de hauteur pour visiter la pagode de Long Son. Juché sur un promontoire flanqué d’un escalier de 150 marches, un gigantesque bouddha d’une blancheur étincelante surplombe le site et nargue le visiteur exténué d’un sourire énigmatique. L’ambiance est très zen et serait propice à la méditation, si un bonze ne tapait pas toutes les minutes sur une énorme cloche. Hypnose auditive ou supplice ? A vous de voir…

Le saviez-vous ?

S’il y a un Institut Pasteur à Nha Trang, sur le front de mer, c’est grâce à Alexandre Yersin, un médecin français ayant travaillé avec Pasteur, qui, à la fin du 19ème s., a été l’un des premiers européens à explorer le delta du Mékong. Il a introduit des plantations de quinquina (produisant la quinine), et a trouvé un vaccin anti-pesteux, fabriqué dans l’antenne officielle de l’Institut Pasteur qu’il a fondé à Nha Trang. Mort en 1943, il est vénéré ici comme un saint…

Pratique

Y aller : Vietnam Airlines relie Paris à Hanoï en vol direct (10 h de vol), à partir de 800 € A/R.

Bonnes adresses :

  • Paradise Cruises (baie d’Halong) : à partir de 400 € pour 2j/1 nuit pour 2 p en pension complète.
  • Mövenpick Hotel à Hanoï : très bien situé à 10 min à pieds du vieux quartier. A partir de 150 € en B&B.

A Nha Trang, voici trois adresses, une pour les « fauchés », une pour les « blindés », la dernière assez chère mais abordable, pour se faire plaisir… :

* Son & Daughter guesthouse : agréable pension de famille située en ville, à 10 min de la plage. Chambres simples mais très propres, doubles, triples ou en dortoir. A partir de 10 € la ch.

* Six Senses Hideaway : fabuleux resort isolé dans la baie de Ninh Van, accessible uniquement par bateau, composé de luxueuses villas disposant d’un majordome, d’une piscine et d’un ponton privé. Le cadre est merveilleux, avec de gros rochers émergeant d’une eau turquoise, un peu comme aux Seychelles. Le design et le mobilier ethno-chic est top, tout est en bois précieux ou en bambou… L’hôtel de rêve, en pension complète, forcément, car isolé de tout. Cela explique en partie le prix : autour de 1000 € la villa… par jour évidemment (750 € en basse saison).

* Ana Mandara (5*) : l’un des trois seuls hôtels posés sur la plage, avec de charmants et confortables bungalows, chacun ayant son propre spa. A partir de 250 € la nuit en B&B.

Forfait : Marco & Vasco peut concocter un séjour d’une semaine avec Hanoï, la baie d’Halong et Nha Trang à partir de 2000 €/p. Vols et transferts inclus et guide francophone à chaque étape.

Bons guides :

– A Hanoï : Nguyen Ngoc Cuong ( jadecuong@yahoo.com )

– A Nha Trang : Vo Duy Hoang ( vdhoangdendalat@yahoo.com.vn )

 

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