A la fois austères et sauvages mais charmantes et accueillantes, ces petites îles méconnues sont l’essence même de la Bretagne, offerte sur un plateau. De fruits de mer, bien sûr…
Louet, le rocher des amoureux
C’est un « caillou » situé à 350 m des côtes de Carantec, sur lequel on a construit un phare au 19ème siècle pour guider les bateaux dans cette baie de Morlaix parsemée d’écueils. Habitée jusqu’en 1962, date de l’automatisation du phare, la maison du gardien est maintenant louée pour une ou deux nuits, d’avril à octobre. Les activités y étant très limitées – lire, pêcher, observer la mer et les oiseaux marins (mouettes, sternes, goélands, cormorans, aigrettes…) – le séjour sur Louet est très apprécié par les contemplatifs épris de tranquillité, et par les couples amoureux voulant jouer les Robinsons le temps d’un week-end. Bien qu’ayant l’eau courante et l’électricité, le confort est sommaire (pas d’eau chaude, les sanitaires sont dans la remise du pêcheur !), et il faut amener sa nourriture et sa boisson. Ce côté spartiate en rebutera certains, mais il faut croire que Louet a du charme, car les commentaires du livre d’or sont enthousiastes, et les réservations sont complètes pour 2014 ! Il est vrai que le site est magique, avec cette vue imprenable sur le château de l’île voisine du Taureau (un mini fort-Boyard qui se visite). On se sent maître de l’île, jouissant d’une liberté totale, on perd la notion du temps, on oublie le continent, le travail, pour vivre en communion avec la nature et profiter comme jamais de la mer, du vent, et des étoiles…
Prix : 250 €/j pour un groupe de 10 p max, ou 415 € le week-end. Prévoir un transfert de 100 €. Se renseigner : OT Carantec (02 98 67 00 43).
Tristan, l’île musée
A quelques encablures de Douarnenez, l’île Tristan est si proche du grand port sardinier qu’on peut y accéder à pieds par l’estran lors des grandes marées. Pourtant, son accès est strictement réglementé, et l’on ne peut la visiter que certains jours, par tranche de deux ou trois heures ! Il est vrai que cet îlot (450 m de long et 250 m de large) a un intérêt patrimonial que le Conservatoire du Littoral, à qui elle appartient, veut protéger. Pour cela, elle dispose de Gilles, le gardien patenté de l’île depuis 34 ans, qui veille scrupuleusement à ce que les consignes drastiques (pas de baignade ni de pêche, pas de pique-nique, pas de chien, pas de cigarettes, pas de cueillette de fleurs…) soient respectées. Main de fer dans un gant de velours, ce quinqua sympathique au visage buriné, mi-loup de mer, mi gardien de musée, règne sur l’île comme si elle lui appartenait. Lorsqu’il mène une visite guidée, il est intarissable sur l’histoire, sur la faune et la flore de cette île au destin si particulier. Occupée dès l’âge du Bronze, elle vit passer des corsaires, des moines dans un prieuré, des riches parisiens, une usine à sardines, et même une garnison allemande qui consolida les fortifications de Napoléon III en ajoutant un blockhaus ! Au fil de sentiers bien entretenus, vous découvrirez ces vestiges du passé enfouis au sein d’une végétation étonnamment exotique, dans une mosaïque de lieux et d’ambiances stimulant l’imagination. Et en 2015, Gilles l’a promis, il exposera au public tous les trésors qu’il a trouvé sur l’île !
Y aller : contactez l’OT de Douarnenez pour avoir les horaires de passage et de visite. 02 98 92 13 35
Se restaurer : La Capitainerie, 65 quai de l’Yser, à Douarnenez : crêperie située face à l’île Tristan, avec une belle terrasse ensoleillée. De 15 à 30 €. 02 98 74 20 19
Boulangerie des Plomarc’h, 20 rue des Plomarc’h : l’un des meilleurs kouign-amann de la ville, dont c’est la spécialité !
Se loger : Résidence Pierre & Vacances Les Sables Blancs, à Tréboul, Douarnenez : quasiment les pieds dans le sable, vue directe sur la mer depuis les appartements. A partir de 840 €/sem pour 4 p. 0892 702 180
Saint-Nicolas, le motu breton
Un motu, c’est un îlot de sable corallien d’un atoll polynésien. Où peut-on bien trouver un motu, ou ce qui lui ressemble, en Bretagne ? Aux Glénan, cet archipel situé au large de Fouesnant, dans le sud du Finistère. Plus précisément entre deux îles, Saint-Nicolas et Bananec, reliées par un tombolo, un cordon de sable blanc baigné par une mer limpide couleur turquoise, comme dans les lagons des mers du Sud… D’ailleurs Glénan viendrait du mot breton glein signifiant « clair ». Lorsqu’un rayon de soleil avive les couleurs et renforce les contrastes, ne manquent plus que les cocotiers et l’illusion serait parfaite ! Ce qui explique la concentration de voiliers qui mouillent devant St-Nicolas en été… Cette île est la seule accessible aux touristes, les autres étant privées, réservées à l’école de voile réputée des Glénans, ou conservées en réserve ornithologique. Comme elle ne fait que 700 m de long sur 200 m de large, vous en ferez le tour en 1 h, le temps de se baigner, de profiter des paysages marins, et de prendre un verre à l’unique bar situé devant l’embarcadère. Pas sûr qu’ils servent un maï taï ou une piña colada…
Y aller : croisières commentées avec les Vedettes de l’Odet (02 98 57 00 58), au départ de Bénodet, Concarneau, La Forêt-Fouesnant, Beig-Meil et Loctudy en juillet-août. A partir de 34 € (18 € enfant).
Se restaurer : Les Viviers des Glénan, devant l’embarcadère. Homard des Glénan, palourdes roses, poissons extra frais… A la carte, de 18,50 à 50 €, sur réservation. 02 98 50 68 90
Se loger : St-Nicolas dispose d’un gîte collectif de 30 p, le Sextant, mais il faut apporter sa nourriture et son eau. Idéal pour profiter de l’île au coucher de soleil, quand tout le monde est parti… 16,20 € la nuit. Réservation sur internet : http://www.sextant-glenan.org
Autre possibilité : loger dans l’un des nombreux campings de Fouesnant, tel que L’Atlantique, un camping 4* situé entre Beg-Meil et Mousterlin. Plusieurs piscines, location de mobil-home grand confort 2 ou 3 ch. A partir de 47 €/nuit pour 4 p. 02 98 56 14 44 et http://www.camping-bretagne-atlantique.com
Se renseigner à l’OT de Fouesnant – Les Glénan : 02 98 51 18 88 et http://www.fouesnant-tourisme.com
Callot, la presqu’île de granit
La chaussée submersible qui relie Callot à Carantec, sur la côte nord du Finistère, se découvre deux fois par jour, à mi-marée. Un petit attroupement mêlant insulaires, pêcheurs à pieds et touristes, se forme toujours sur la route étroite encore mouillée, et les plus impatients n’attendent jamais qu’elle soit complètement découverte, les uns passant avec des bottes, les autres en retroussant leur bas de pantalon… Comme la circulation automobile est interdite sur l’île, les véhicules se garent sur le grand parking située à l’entrée, et Callot appartient aux piétons et aux cyclistes. Un unique chemin traverse l’île jusqu’au bout (2,2 km de long), mais rien n’empêche de suivre l’estran rocheux, festonné de criques sableuses, d’un côté comme de l’autre. Vous passerez devant l’ancienne école, fermée en 1975, accueillant parfois des expositions. Neuf familles de callotins vivent toujours dans ces basses maisons en granit couvertes d’ardoises que l’on découvre derrière les rideaux d’arbustes fleuris ou les cyprès couchés par le vent. Le centre de l’île est occupé par des champs d’artichauts ou de pommes de terre, et à son point culminant (38 m) se dresse fièrement la chapelle Notre-Dame de Kallod, dont l’origine remonte au VIème siècle, à l’époque où l’île était occupée par des corsaires danois… Elle est en granit, comme tous les bâtiments de la région, car le granit de Callot est réputé, et a été massivement exploité dès le XVIIème siècle. La pointe nord de l’île constitue une réserve naturelle protégée. Là, dans cette partie totalement sauvage, battue par les vents, recouverte d’ajoncs, de fougères et de bruyères, s’élèvent de gros rochers granitiques servant d’amer pour les marins, sur lesquels vous vous jucherez pour avoir une vue à 360 ° sur la baie de Morlaix. C’est magnifique !
Y aller : à pieds ou en voiture, attention à l’horaire des marées ! Il y a toujours des gens imprévoyants qui se retrouvent coincés sur l’île…
Se restaurer : pas de restauration sur l’île. Prévoir un pique-nique, ou déjeuner auparavant à Carantec, par exemple au Cabestan, 7 rue du Port, pour vous régaler de fruits de mer. Menu de 15 à 38 € (02 98 67 01 87)
Se loger : pour éviter d’être tributaire des marées, vous pouvez louer un des trois meublés situés sur l’île (de 550 à 850 €/sem en juillet-août). Coup de cœur pour le gîte aux volets bleus (2 Clévacances) de Nathalie Le Ven, abrité des vents dominants, plein sud, proche de la plage, où l’on voit la mer de toutes les pièces de la maison. (02 98 69 04 45)
Autre possibilité : loger sur l’île Louet (voir ci-après)
Beaucoup d’autres gîtes ou meublés à réserver à Carantec auprès de l’OT (02 98 67 00 43)
Autres îles secrètes
Milliau, la vie en rose : Île très sauvage, située au large de Trébeurden, sur la côte de Granit rose. Trois gîtes installés dans de jolies maisons en granit rose vous permettront de vous sentir chez vous sur cet îlot couvert de landes et de fougères, qui a été habité depuis la préhistoire comme en témoigne une allée couverte bien conservée. Vous partagerez Milliau avec Christian, le gardien qui entretient les gîtes et les sentiers, incollable sur la flore et les oiseaux marins.
Quéménès, une île d’hôtes : située dans l’archipel de Molène, cette île est occupée par un couple exploitant une ferme agricole (moutons, pomme de terre, récolte d’algues…), et tenant trois ravissantes chambres d’hôtes. Vous pourrez assister aux travaux de la ferme, et vous balader dans l’île pour profiter des merveilleux paysages marins de la mer d’Iroise. Tél : 06 63 02 15 08
L’île-phare : à 1,5 km au large de Plougernau, l’île Vierge est un îlot minuscule occupé par un phare gigantesque. De loin, on le croirait flotter sur la mer ! Construit en pierre de taille de granit au début du 20ème siècle, il culmine à 82 m au-dessus des flots, et c’est le plus haut phare d’Europe. Un titre vérifiable à la force de vos mollets, puisqu’il vous faudra grimper 397 marches pour accéder au fabuleux panorama (lui aussi à couper le souffle) qu’il offre au sommet, sur tout l’Aber Wrac’h et la côte des Légendes.
Archipel des Ebihens : accessible à marée basse à partir de Saint-Jacut-de-la-mer, sur la côte d’Emeraude, l’île principale est privée, mais les propriétaires tolèrent sa traversée, pour y voir une tour Vauban, et y observer les oiseaux marins.
Se renseigner
CDT Finistère : http://www.finisteretourisme.com et 02 98 76 25 64