La capitale argentine séduit par l’ambiance latino qui imprègne son architecture d’influence européenne. Découvrons ses atouts et ses atours, quartier par quartier.
La place de Mai
Cette grande place est entourée des principaux centres de pouvoir de la ville, ce qui permet d’embrasser sa fondation et son histoire. La cathédrale, aux faux airs de temple grec, abrite le mausolée de José de San Martin, un des héros des indépendances sud-américaines. Le « Libertador » est veillé par des grenadiers en armes, qui gardent aussi la Casa rosada, le siège du pouvoir exécutif, de couleur… rose bonbon. Quant au Cabildo tout blanc, qui ressemble à une église, c’est un musée qui témoigne de la révolution argentine, en mai 1810.


Coup de cœur : le café Tortoni, avec ses boiseries patinées, ses vieilles photos et sa verrière Art déco, est un café littéraire fréquenté jadis par Borges, Garcia Lorca, et par Carlos Gardel.

Autre coup de cœur : El Ateneo Grand Splendid, immense librairie installée dans un ancien théâtre. Même si on n’achète pas de livre, il faut y aller, ne serait-ce que pour se promener dans ce qui est considéré comme la plus belle librairie du monde…

San Telmo
Ce quartier un peu bohème est l’un des plus animés de la ville. Il gravite autour de son marché et de la rue Defensa, qui grouille de monde le dimanche lors de la feria, sorte de marché aux puces où les Porteños (habitants de Buenos Aires) vendent leurs antiquités ou leurs babioles. Ce quartier regorge de cafés pittoresques (Hipopotamo, Britanico, Federal…), de bodegónes (gargotes servant une cuisine copieuse), et de milongas (lieux de spectacles de tango). En journée, des couples dansent parfois le tango sous le kapokier de la place Dorrego, qui accueille aussi les étals d‘artisans ou de revendeurs d’artisanat plus ou moins local, sauf le dimanche, réservé aux antiquaires. On peut dénicher de bonnes affaires, notamment de jolis bijoux en rhodochrosite, un minéral rose qui est la pierre nationale en Argentine.




Coup de cœur : le marché couvert, une grande halle centenaire à la charpente métallique où l’on peut acheter des produits frais et se restaurer sur le pouce. Ses boutiques proposent de la brocante, de la fripe, et de l’artisanat.


La Boca
C’est le port historique de la ville, qui a vu débarquer les migrants, principalement italiens. Les pêcheurs utilisaient la peinture de leurs bateaux pour peindre leurs maisons en tôle ondulée. Comme cette déco chamarrée plaisait aux voyageurs, deux ruelles ont été entièrement peintes de couleurs vives. Revers de la médaille, ces façades flashy et hautement « instagrammables » génèrent un tourisme de masse qui dénature l’ambiance de ce barrio. La véritable fierté de sa population assez pauvre est la Bombonera, un stade de football mythique peint en jaune et bleu, les couleurs du club local Boca Junior, où a joué un certain Diego Maradona… Dans la rue principale, plusieurs restaurants font danser des professionnels du tango sur une petite estrade extérieure, afin d’inciter les badauds à s’asseoir et consommer…







Coup de cœur : El Gran Paraiso, une parrilla (restaurant de grillades) disposant d’une terrasse intérieure calme et ombragée, et qui permet de visiter l’intérieur d’une maison génoise en bois.

Palermo
Ce grand quartier surnommé « le Petit Paris » est divisé en plusieurs barrios d’ambiance différente. Palermo Chico est un quartier bourgeois doté de beaux hôtels particuliers, d’ambassades, de musées et de boutiques de luxe. On se croirait dans le 16ème arrondissement de Paris ! Il jouxte Los Bosques de Palermo, un quartier très vert composé d’immenses parcs, parmi lesquels un magnifique jardin botanique, classé Monument Historique National ! C’est l’endroit idéal pour se promener en famille ou en amoureux, ou juste pour respirer un peu de chlorophylle dans la capitale argentine. Enfin, vous trouverez à Palermo Viejo (lui-même divisé en Hollywood et Soho !) des boutiques-hôtels et des bars à la mode, et ces deux quartiers branchés et arty concentrent l’essentiel de la vie nocturne.


Coup de cœur : le musée Evita Perón retrace la vie de la 1ère dame de l’Argentine en 1945, une féministe engagée qui a contribué à faire accorder le droit de vote aux femmes dans son pays. Vous pourrez admirer dans cette belle maison quelques-unes de ses tenues, signées Dior ou Balmain.


Voyage pratique
Y aller :
Air France, vols quotidiens directs à partir de 1200 € AR.
Se loger :
Madero (4*) : hôtel moderne très bien situé, doté d’un rooftop et d’une piscine. A partir de 150 €/ch. hotelmadero.com
Se restaurer :
La Carniceria (2317 Thames): excellent accueil dans ce petit restaurant sélect de Palermo Soho qui cuisine au feu de bois une viande de qualité extra. Comptez 20 €/p avec le vin.
Amarra (1160, av Alicia Moreau de Justo) : ce restaurant propose une « cuisine fédérale », un concept original consistant à faire alterner chaque mois des chefs issus de toutes les provinces d’Argentine. Une découverte gastronomique pour 30 €/p.
A ramener :
Du cuir, du maté (thé local) et des bijoux en rhodochrosite. Si vous ne voulez pas risquer d’acheter cette pierre semi-précieuse dans la rue, allez chez Allessandro (calle Posadas 1379), un bijoutier de confiance aux tarifs raisonnables.
Argent :
Je préfère ne pas donner de chiffres sur ce sujet, car l’inflation est tellement fluctuante dans ce pays, que le cours de l’euro (ou du dollar) change presque tous les jours… Il faut se renseigner sur place, à l’arrivée, auprès d’un guide indépendant si possible. Mon expérience en Argentine m’amène à conseiller de changer le plus possible au meilleur taux à Buenos Aires, plutôt que de le faire en plusieurs fois au cours de votre séjour dans d’autres provinces. C’est plus risqué (si on se fait voler son gros portefeuille), mais plus intéressant économiquement.
Se renseigner :
