Baignant les côtes du Péloponnèse, le golfe Saronique est parsemé d’îles baignées dans une mer chaude déclinant toutes les nuances de bleu. Une découverte à faire à bord d’un voilier et à pieds, entre vestiges archéologiques, humbles bergeries et criques de rêve…

Egine, première capitale de Grèce
A peine le temps de mettre son sac dans sa cabine, et d’évoquer les consignes de sécurité, Yorgos, le skipper du Santorini, un sloop de 16 m, détache les amarres et sort de la marina du Pirée, à Athènes. Direction : Egine. Le voilier jette l’ancre en face d’Agia Marina, une petite station balnéaire dotée d’une plage de sable fin. Après avoir piqué une tête dans l’eau turquoise aussi claire qu’une piscine, une petite rando à travers les oliveraies mène en 30 minutes au temple d’Aphaia, un sanctuaire dorique construit en 480 avant J.-C., qui dresse encore fièrement ses imposantes colonnes calcaires face à l’implacable ciel azuréen. A l’extérieur du temple, des vendeurs ne manquent pas de vous faire goûter à la spécialité de l’île : la pistache. Salée et grillée, elle constitue un mariage parfait avec l’ouzo allongé d’eau qui est proposé à l’apéritif, dans le carré-dînette extérieur du voilier, où l’on prend tous les repas.
Poros, l’art de vivre à la grecque
Après deux heures de navigation, passées à lire ou bronzer sur le pont, voire à tenir la barre le temps que le skipper règle les voiles, voici que se profile à l’horizon l’île de Poros. Poros signifie détroit en grec, et de fait, seul un étroit chenal la sépare du Péloponnèse. La ville principale est bâtie sur une péninsule rocheuse, et c’est le long du quai qui en fait le tour, que s’amarre le voilier, bord à bord avec les yachts et les caïques de pêcheurs. En allant au restaurant, ce soir-là, vous expérimenterez l’art de vivre à la grecque, à la fraîche, en partageant de grands plats de poissons ou de viandes grillées, de salades de poulpe, et toutes sortes de légumes méditerranéens cuisinés à l’huile d’olive… En faisant le tour des tavernes du port, vous aurez peut-être la chance d’assiter au zebekiko des hommes, cette fascinante danse traditionnelle où les hommes tournoient lentement autour d’un point fixe, les bras à l’horizontal, comme en transe… Avant de partir, le lendemain matin, faites comme les insulaires : buvez un café grec en terrasse dans l’un des bars vieillots du port, et musardez au marché aux poissons. Yorgos vous accompagnera pour ramener un barracuda ou quelques dorades, qui seront préparés le midi même au mouillage dans la crique idyllique d’une île déserte !
Hydra, un charme fou
Hydra apparaît comme une île austère, rocailleuse et sauvage, lorsque le voilier longe ses côtes escarpées. Le contraste est saisissant avec la ville d’Hydra, bâtie en amphithéâtre sur une colline, dont l’étagement de maisons blanches aux toits couverts de tuiles roses forme un décor ravissant. Le port lui-même a un charme fou, avec sa ribambelle de cafés couverts de parasols géants, ses ânes attendant leur charge, et ses chats guettant les restes de poissons que les pêcheurs leur jettent sur le quai… Comme l’île est prisée aussi bien par les croisiéristes que par la jet-set, la rade est agitée d’une noria de bateaux (ferry, yachts de luxe, voiliers, caïques…), qui est un spectacle en lui-même. L’agitation décroît à mesure que l’on grimpe dans les fraîches ruelles embaumées de jasmin et embellies de brassées de bougainvillées. Comme c’est une île sans voiture, aucun bruit ne vient troubler la quiétude de ce dédale de maisons-fortes, si ce n’est parfois la cloche d’une église… En gravissant le Mont Eros, vous arriverez au monastère du prophète Elie, habité par quelques moines orthodoxes aux longues barbes. Leur règle de vie est stricte, mais entre deux services, ils laissent entrer les voyageurs respectueux (pas de short ni de jupe courte…) dans leur superbe église scintillante d’icones argentées et de dorures. Retour par le maquis broussailleux des sentiers chevriers, où le sourire franc et radieux d’un simple berger vous laissera des souvenirs plus durables que les égratignures des épines sur vos mollets…
Encadré en bleu : Spetses, la mondaine
La ville de Spetses est un peu le Saint-Tropez grec. Son front de mer laisse admirer des villas cossues à deux étages, ombragées de pins, de palmiers et de cyprès, et un superbe palace faisant penser à ceux de la Côte d’Azur. La 2ème semaine de septembre, une bataille navale du XIXème siècle est reconstituée devant le port, pendant le festival d’Armata, avec feux d’artifices en apothéose !
En pratique
Circuit
Rando/bateau au gré du vent, de 2 à 6 h de navigation par jour, et 2 à 3 h de randonnée quotidienne. Hébergement en petites cabines doubles (8 p. max par voilier), confort sommaire, mais nourriture abondante et à base de produits frais et locaux. A partir de 1595 € la semaine, tout compris en pension complète (sauf les visites), avec les vols Transavia. Tél : 05 62 97 46 46 et http://www.labalaguere.com
Bonnes adresses
A Poros, « Pâtisserie Dagklis », sur la place du port, pour goûter aux amygdalota, ces pâtes d’amandes parfumées à la fleur d’oranger.
A Hydra, « Hydronetta » est un café niché sur la corniche à droite du port, à l’abri de la foule, dont la terrasse encastrée dans la falaise surplombe la mer. Idéal pour boire un verre au coucher du soleil !
A Spetses, l’Orloff est un restaurant à la cuisine innovante dans la tradition grecque, avec une terrasse romantique en bord de mer.
Shopping
A Poros, « Syllogi » (St-Georges square), vieux magasin au charme suranné, où l’on fait de belles trouvailles dans les nappes, serviettes, déco maison…
Sur le port d’Hydra, « Ydra première », magasin fashion-couleur-locale, avec robes, paréos, sacs, chapeaux, accessoires…
Spetses, « Spetza shop », près du port principal, magasin de vêtements féminins, tendance marine.